Les détracteurs du Pape François et le droit à la vérité
Mario SANDOVAL
L'opération de désinformation lancée contre le Pape François par le journal Pagina 12 et ses « journalistes objectifs » n'ont pu se réaliser sans l'accord formel du gouvernement et en particulier, de la Présidente argentine. Dès l'annonce du résultat du conclave, les experts argentins (journalistes-fonctionnaires, militants, organisations et associations proches du gouvernement) reconnus pour la qualité de leurs manipulations et propagande, utilisent la rumeur, les amalgames, pour diffamer et calomnier le nouveau Souverain Pontife.
D'autres acteurs militants, en France, se sont associés à cette campagne de dénigrement. Ils se présentent sous le statut de journalistes, chercheurs, avocats, ou experts es Amérique Latine, représentants d'ONG des droits de l'homme, avec un seul objectif : affirmer qu'un mensonge est vérité absolue du moment qu'il est validé par leurs soins, quand bien même cette accusation serait extrêmement grave, non vérifiée et imaginaire. Il s'agit de faire du Saint-Père un coupable idéal pour satisfaire leur soif de vengeance, et servir l'idéologie qu'ils vénèrent, en dépit du fait qu'il soit innocent.
Mais qui sont ces agents de persécution et quels sont les réels objectifs de ce déploiement d'énergie et de moyens ?
Encore une fois, ces prétendus journalistes, défenseurs des droits de l'homme et auteurs de blogs engagés, ont publié de fausses informations sur la base d'une inculpation inexistante, non validée : « nous n'avons pas eu le temps de vérifier » diront leurs confrères étrangers pour s'excuser de leur empressement à relayer ces accusations. Mais les articles ont été publiés sans le moindre regret, ni la moindre excuse pour le tort causé au Pape. Cette méthode devient une habitude et une règle. La charte de Munich n'est plus respectée avec le comportement de ces procureurs porteurs d'une carte de presse, sans que personne ne s'en émeuve parmi leurs « vrais » confrères.
En France, dans les journaux, sur les plateaux TV ou à la radio, tous ces experts affirment sans le moindre doute : «Ce pape n'est certainement pas une grande figure de la défense des droits de l'homme», «il est au contraire soupçonné de ne pas avoir dénoncé les crimes de la dictature, de ne pas avoir demandé des comptes et donc, par son silence, d'avoir couvert ces actes», ou « bien qu'il n'est pas un héros des droits de l'homme, il n'est pas un tortionnaire », ou encore « qu'il a un passé avec des zones d'ombres », évoquant « le rôle controversé du pape », et autant de propos inimaginables et blessants, en provenance « de journalistes et d'experts sérieux ». Confondent-ils, « ces défenseurs de la vérité », liberté d'opinion avec liberté de calomnier, d'injurier, de détruire la vie d'une personne sans jamais n'être responsable de rien? Il est en effet très difficile de mettre en doute leur objectivité sans remettre en cause leur sacro-sainte liberté de la presse, ou d'informer.
L'Argentine, depuis 2003, est habituée à ces techniques d'intimidation et d'attaque. La violation des principes de droits, l'insécurité juridique, le chantage, la pression avec des persécutions judiciaires sont devenues systématiques. Toute personne représentant une menace aux yeux du régime peut faire l'objet d'une inculpation, se retrouver rapidement devant la justice, puis être condamnée pour des liens supposés avec la dictature. L'impertinent qui oserait s'opposer à la discipline du régime politique et de ses alliés doit être préparé à en payer le prix : mise en accusation de la justice, persécution du pouvoir politique et des défenseurs des droits de l'homme. Cette politique de la peur a provoqué, entre autres, une confrontation permanente de la société et la polarisation de celle-ci, sans que les défenseurs des droits de l'homme ne s'émeuvent de cette situation pourtant ô combien alarmante.
Oui, le journal argentin en question ainsi que ces journalistes para-fonctionnaires à l'origine des articles diffamatoires et calomnieux publiés appartiennent à la gauche anticléricale. Oui, les journalistes et les acteurs qui ont relayé l'information inculpant illégalement le Pape auraient du la vérifier avant de la diffuser au lieu de vouloir faire « la chasse au scoop » à tout prix.
Les principaux accusateurs argentins devenus des personnalités incontournables dans les domaines des droits de l'homme, reconnus par le gouvernement français, sont-ils réellement ce qu'ils prétendent être ? Ils ont été inculpés par la justice argentine pour des actes de terrorisme faisant des morts et de nombreuses victimes. Mais aujourd'hui celle-ci a appliqué la prescription pour ses amis, en considérant que ces délits relevaient du droit commun. Ces mêmes personnages ont pourtant déclaré publiquement avoir fait partie d'organisations terroristes, avoir participé à des attentats, à des actions armées. Leurs associés français connaissent ce passé, mais le silence est de rigueur sur ces accusateurs.
Tant en Argentine qu'en France, les détracteurs du Pape François sont rompus aux méthodes de désinformation leur permettant non seulement de se transformer en juges, mais aussi d'appliquer une nouvelle forme de présomption de culpabilité, au lieu de respecter présomption d'innocence. Ces accusateurs voudraient condamner toute une période et une partie de la société argentine, punir et exterminer les ennemis d'hier, appartenant à tous les secteurs qui n'ont pas été associés à leur aventure révolutionnaire, le tout en violant les droits de l'homme les plus élémentaires qu'ils prétendent pourtant défendre.
Nous pouvons constater en Argentine le silence complice de la justice, du gouvernement et des associations proches du pouvoir, connaissant pourtant l'innocence du Pape.