L’Inflexion de la stratégie géoéconomique chinoise
Christian DARGNAT
Au sein d’un contexte international de ralentissement du commerce mondial et de montée en puissance des services au détriment de l’industrie, le modèle de croissance économique chinois arrive à saturation (surendettement, surcapacité industrielle, compétitivité et démographie déclinantes, accélération des sorties de capitaux…).
Les autorités nationales doivent opérer un changement de stratégie géoéconomique. La nouvelle vision stratégique, impulsée parle président Xi Jinping, d’affirmation de la puissance chinoise s’inscrit dans une triple ambition de rééquilibrage : des niveaux de développement des régions internes chinoises, des facteurs de croissance économique – dont les déséquilibres deviennent potentiellement risqués pour la stabilité politique du pays- et enfin de la prédominance géopolitique régionale asiatique.
Cette nouvelle stratégie va reposer sur deux initiatives majeures : une transformation du système financier domestique, nécessaire pour extraire le pays de sa situation de surendettement, et la mise en place du projet « One Belt, One Road » qui devrait aider à remédier à la situation de surcapacité industrielle du pays. La réussite de ces initiatives conditionnera la poursuite du développement de l’économie chinoise.
La réussite de cette nouvelle stratégie géoéconomique actera la fin du cycle de financement de l’économie mondiale observée depuis 25 ans. La réorientation de l’épargne financière chinoise exercera une pression haussière sur les taux d’intérêt des pays occidentaux. L’échec de la mise en place de ces réformes financières susciterait en revanche un repli sur soi de la Chine et marquerait le terme de la période de globalisation initiée au cours de la décennie 1980.
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