L’insécurité dans le golfe de Guinée
Alain RODIER
LE GOLFE DE GUINEE ET SON ENVIRONNEMENT CRIMINEL
Afin de comprendre et de lutter contre la piraterie maritime dans le golfe de Guinée, il convient d'appréhender l'ensemble des activités criminelles de l'Afrique de l'Ouest, avant de se concentrer sur le suivi de leur volet maritime et littoral.
A noter que l'on parle de « criminalité maritime », lorsque les actions ont lieu à moins de 12 milles nautiques de la côte, et de « piraterie maritime » au-delà.
Le théâtre criminel de l'Afrique de l'Ouest
L'insécurité le long des côtes du golfe de Guinée est un phénomène ancien mais qui évolue en permanence. Aujourd'hui, la « sphère criminelle » dont relève cet espace s'étend de la Mauritanie à l'Angola, aussi bien à terre qu'en mer. Les organisations criminelles nigérianes jouent un rôle central dans cet espace, car elles sont les plus nombreuses, les mieux organisées et sont celles qui ont le plus d'expérience « internationale ». En effet, elles entretiennent de nombreux liens avec leurs homologues étrangers, ce qui leur permet d'écouler facilement le produit de leurs activités criminelles.
Les causes du développement de la criminalité
– Pauvreté endémique et flux migratoires
La région se caractérise par un développement accéléré de la criminalité. Celui-ci est en premier lieu la conséquence directe de la pauvreté endémique des populations côtières ouest-africaines. Leur nombre est en constante augmentation en raison du fort taux de natalité et des flux migratoires continus qui poussent les « continentaux » à rejoindre les rives de l'océan Atlantique dans l'espoir d'y trouver une situation meilleure. Une des premières conséquences catastrophique de ce phénomène est le développement anarchique des agglomérations côtières qui sont dépourvues des services publics de base. Ensuite, ces mêmes flux migratoires, qui parfois se produisent de pays à pays, provoquent des tensions importantes entre les « autochtones » et les « allogènes ». Cela entraîne automatiquement des revendications communautaires.
– Non redistribution des revenus de la manne pétrolière
Les populations sont par ailleurs conscientes du fait que les richesses issues de l'exploitation des hydrocarbures sont extrêmement importantes. Mais elles se retrouvent frustrées de ne pouvoir en bénéficier un minimum. En effet, les pouvoirs centraux se gardent généralement bien de reverser ne serait-ce qu'une partie de la manne qu'ils perçoivent à leurs administrés préférant en faire un usage personnel.
Les disparités économiques abyssales provoquent un ressentiment général des populations vis-à-vis de leurs dirigeants. Le sentiment d'injustice est donc très fort, surtout parmi les jeunes générations qui n'ont aucun espoir de pouvoir vivre décemment d'un travail normal.
– Perturbation des activités maritimes de subsistance
En sus, les populations côtières qui vivent de la pêche et, dans une bien moindre mesure de l'agriculture, reprochent aux compagnies pétrolières de nuire à leurs activités en raison de la pollution qu'elles génèrent et des interdictions de pêche qui sont imposées autour des plateformes de forage (un mille marin, soit 1,85 kilomètre).
– Corruption et abus des forces de sécurité
Pour leur part, les personnels des forces de sécurité et des administrations locales sont généralement corrompus, trouvant par ce moyen l'occasion d'augmenter les maigres salaires qui leur sont consentis quand ils sont versés … De plus, les abus de pouvoir, voire les exactions, des forces de sécurité sont nombreuses, exaspérant les populations.
En conséquence, les groupes criminels recrutent facilement leurs hommes de main au sein de ces populations déshéritées. Fait inquiétant, ils agissent comme des poissons dans l'eau se servant d'elles et de fonctionnaires achetés pour se renseigner et, dans une moindre mesure, pour écouler localement une petite partie du produit de leurs opérations illicites. Toutefois, à la différence des pirates somaliens, les hors-la-loi d'Afrique de l'Ouest ne sont pas considérés comme des « Robin des bois » défendant la veuve et l'orphelin. Leur puissance vient surtout de la coercition qu'ils exercent avec une violence inouïe.
NATURE ET MOTIVATION DES GROUPES CRIMINELS OPERANT DANS LE DELTA DU NIGER
Les groupes criminels qui opèrent dans le golfe de Guinée et, à terre, dans l'ensemble de la sous-région, sont très majoritairement d'origine nigériane. Pour le moment, le crime nigérian reste de loin le plus structuré de la sous-région ; c'est donc lui impulse la majorité des opérations importantes. La plupart des brigands sont issus des peuples Yoruba et Igbo et ont étendu leurs opérations aux pays voisins en s'appuyant sur les communautés tribales
– les Yorubas sont présents au Bénin, au Ghana, en Côte d'Ivoire (où ils sont appelés les Anangos) et au Togo
– les populations Igbo se retrouvent au Cameroun, au Ghana, en Guinée équatoriale et en Gambie.
Groupes opérant en mer ou dans les zones littorales
– Le Mouvement pour l'émancipation du Delta du Niger (MEND), créé en 2005, est un mouvement criminel et sécessionniste qui s'est beaucoup manifesté dans la zone. Il a négocié son démantèlement en 2009 avec le pouvoir nigérian et le conflit qui l'opposait au gouvernement a officiellement pris fin en 2011. Une amnistie a été décrétée et une allocation financière a été accordée aux anciens rebelles.
De plus, afin de lutter contre l'insécurité, la société Global West Vessel Specialist Nigeria Ltd a obtenu une mission d'assistance à la surveillance du domaine maritime du gouvernement nigérian pour la période 2012-2022. Or, cette société est la propriété de M. Ekpemupolo – alias Tompolo -, l'ancien chef du MEND. Très respecté par les populations ijaw et devenu un homme d'affaires fortuné, nul ne sait vraiment quel est son rôle occulte dans l'économie nigériane.
Bannière du MEND (à gauche).
Mr Ekpemupolo, ancien dirigeant de l’organisation (à droite)
Toutefois seuls les responsables les plus en vue de l'ex MEND ont pu bénéficier des largesses gouvernementales. En conséquence, de nombreux activistes – renforcés de jeunes désoeuvrés – ont repris leurs opérations à partir de fin 2011, en particulier dans l'Etat de Bayelsa : détournement de pétrole, raffinage clandestin, enlèvements, braquages de banques, attaques à main armée sur les voies navigable du delta[1].
Enfin, il faut noter que le président Goodluck Jonathan doit constitutionnellement abandonner le pouvoir en 2015. Son successeur, qui ne sera vraisemblablement pas issu du delta du Niger comme lui, pourrait remettre en question les accords conclus avec les chefs du MEND et l'allocation mensuelle de 400 dollars accordée aux anciens rebelles, ce qui pourrait pousser ces derniers à reverser dans leurs activités antérieures.
D'autres groupes nigérians font aussi parler mais ne seraient en fait que des métastases du MEND.
– Les Bakassi Freedom Fighters (BFF), groupe qui, officiellement, refuse la rétrocession de la presqu'île de Bakassi au Cameroun (2008). Il prétend défendre les intérêts de la communauté ijaw majoritaire dans le delta du Niger. En réalité, les intérêts financiers sont le moteur de ses revendications.
– L'Africa Marine Commando (AMC) qui s'est fait connaître par des prises d'otages au large de Douala en 2010.
– L'Oodua Peoples' Congress (OPC) qui est une milice officiellement interdite mais dont les membres se pavanent en public sans être inquiétés. Opérant dans le sud-ouest du Nigeria, l'OPC défend théoriquement les intérêts des Yorubas.
– Du côté camerounais, le Southern Cameroons Peoples' Organisation (SCAPO) et le South Cameroon National Congress (SCNC) réclament l'indépendance de la « république d'Ambazonie », zone majoritairement anglophone, située au nord-ouest de pays et riche en ressources minérales.
La presqu’île de Bakassi (à gauche) et
la « République d’Ambazonie » (à droite)
Groupes opérant sur le continent
Le Nigéria, principal Etat producteur de criminalité et de piraterie dans la région est confronté à d'autres menaces contre sa sécurité intérieure, qui accaparent ses forces de sécurité, limitant ses moyens d'action consacrés à la lutte dans le golfe de Guinée.
– Il s'agit en premier lieu de la secte islamiste Boko Haram.
– Il est également au phénomène des sectes nées dans les universités mais qui se sont étendues dans la rue. La plus connue est le Neo Black Movement of Africa (NBM) et son bras armé le Black Axe Confraternity. En fait, ces mouvements mènent des activités criminelles dont les ramifications s'étendent à l'étranger.
D'autre part, certains politiciens n'hésitent pas à employer des bandes de hors-la-loi pour les épauler lors des campagnes électorales. Des organisations officielles ayant pignon sur rue sont aussi mêlées au crime organisé. Ainsi, le syndicat National Union of Road Transport Workers (NURTW) qui est spécialisé dans le transport est en fait une réunion de gangs dont les membres sont appelés les « Agberos ».
Enfin, il est possible que de « nouvelles » organisations apparaissent dans le futur mais il s'agira surtout de groupes criminels qui habillent leurs activités de revendications politico-économiques.
NATURE ET CIBLES DES ACTIVITES CRIMINELLES
La piraterie maritime
Le golfe de Guinée est l'une des principales zones de piraterie dans le monde. La région connaît de très nombreuses actions de type « commando » venant et repartant par la mer.
– Cibles des pirates
Les pirates montrent une prédilection pour s'emparer de tankers afin de transborder leur cargaison sur des navires complices. Ces opérations peuvent durer de 2 jours à 2 semaines.
Ils se livrent également au vol de cargaisons – pétrole ou gaz – transbordées sur des navires complices de faible tonnage en pleine mer quand ce n'est pas l'emprunt définitif du bateau. Dans ce dernier cas, les équipages sont plus une gêne qu'un atout pour les pirates et le pire peut être alors craint pour leur sécurité physique.
– Modes opératoires des pirates. Les attaques de navires ont lieu à l'aide de plusieurs embarcations rapides (opérant jusqu'à cinq à la fois) évoluant entre 50 et 60 nœuds, qui sont manœuvrées par des équipages d'une petite dizaine de marins armés de fusils d'assaut, de mitrailleuses légères et de lance-roquettes anti-char. En raison du trafic d'armes grandissant, les bandes organisées ont considérablement accru la qualité de leurs matériels avec des armes plus modernes, des moyens de transmissions cryptés qui permettent de communiquer en toute discrétion avec les bateaux-mères et les cargos complices, les GPS, les appareils de vision nocturne, etc.
Un moment privilégié pour les pirates est l'assaut durant les opérations de transbordement de navire à navire (« Ship to Ship »). La proie est alors à l'arrêt et les équipages occupés à autre chose que la surveillance des abords.
– L'extension des zones de piraterie. Les actes de piraterie ont tendance à se produire de plus en plus au large. En effet, le port de Lagos étant en permanence congestionné, les pétroliers et gaziers sont obligés d'être en attente à 50 nautiques (110 km) des côtes et constituent des proies faciles car ils sont à l'arrêt et les équipages sont souvent réduits pour des raisons économiques.
Devant l'augmentation des mesures de sécurité adoptées par la marine nigériane, les criminels s'adaptent en infestant désormais les eaux du Bénin (au large de Cotonou) qui sont désormais classées dans la même catégorie de risques que celles du Nigeria, et du Togo (au large de Lomé). Des activités criminelles ont également lieu sur les côtes camerounaises, en Guinée équatoriale, au Gabon, en Côte d'Ivoire, en Angola et au large de São Tomé.
Ainsi, à la mi-juillet 2013, un pétrolier a été détourné par des pirates au large des côtes du Gabon. Cette dernière attaque a eu lieu à plus de 350 km au sud par rapport aux précédentes attaques en Afrique de l'Ouest ce qui confirme que les pirates aient étendu leur rayon d'action.
En outre, les découvertes de nouveaux gisements d'hydrocarbures dans les eaux du Ghana et de la Mauritanie vont attirer la convoitise des pirates qui devraient y étendre leurs zones de chasse dans l'avenir.
Une exception de taille : les eaux de Guinée Bissau et de son archipel des Bijagos. La raison en est simple : la criminalité locale, qui est très liée au pouvoir en place, assure la réception d'importantes quantités de cocaïne en provenance d'Amérique latine. Elle n'a nul besoin que l'insécurité maritime attire l'attention des autorités internationales qui pourraient compromettre ce juteux trafic (qui se déroule aussi par les airs).
Autres activités criminelles en mer
– La pêche illégale se développe beaucoup, des bateaux réfrigérés venant collecter en mer le produit de ce trafic qui échappe ainsi aux taxes en vigueur à terre et aux restrictions écologiques imposées par le droit international.
– Les actes de prédation concernant les activités pétrolières et pétrochimiques sont nombreux :
. trafic de pétrole raffiné au Nigeria (souvent à destination des pays voisins car l'essence est subventionnée dans ce pays),
. escroqueries à la « perte de carburant » (fonds de cuves, tuyaux, etc.), qui est revendu au marché noir par des équipages peu scrupuleux,
. siphonage de pipelines ,aussi appelé le « soutage »,
. vol de camions citernes,
. vol de cargaisons – pétrole ou gaz – transbordées sur des navires complices de faible tonnage en pleine mer, quand ce n'est pas l'emprunt définitif du bateau.
Activités criminelles sur le continent
Au niveau régional, le phénomène revêt deux visages :
– La « petite » criminalité. Cette petite criminalité traditionnelle qui a toujours existé en Afrique mais qui connaît un accroissement exponentiel pour les raisons qui ont été évoquées plus avant. Les plus courantes sont les vols à la tire, les cambriolages, les vols avec violences, les petites escroqueries, les trafics de rues, etc. Toute personne susceptible de détenir de l'argent ou des biens est une cible potentielle de jour comme de nuit, même en pleine ville. Bien sûr, les expatriés constituent des objectifs privilégiés. A ce titre, les environs des hôtels, restaurants, lieux de loisirs, ports, aéroports et autres installations industrielles ou commerciales sont leurs terrains de chasse privilégiés. Quand leurs victimes ne viennent pas à eux, c'est eux qui vont à elles en pénétrant par effraction dans les endroits peu sécurisés ou à bord de navires à quai. Les gardes privés sont souvent inefficaces voire complices. La violence et la rapidité d'exécution sont les deux caractéristiques de cette voyoucratie de bas étage. Seul point « positif », les armes à feu sont encore assez peu employées. Ce fait pourrait évoluer dans l'avenir car le trafic d'armes est en plein développement, notamment depuis les pillages des arsenaux libyens suite au renversement du colonel Kadhafi. Le prix d'achat d'une kalachnikov a considérablement baissé, sur le marché noir local, rendant ce fusil d'assaut beaucoup plus accessible.
– La grande criminalité. Les groupes criminels organisés sont eux surarmés. Ils se livrent à des activités criminelles plus importantes : barrages sur les axes routiers ou fluviaux, enlèvements contre rançons, les escroqueries (en particulier sur internet dont le fameux « 419 », ne numéro de l'article du code nigérian sanctionnant cette arnaque), trafics de drogues (cannabis, cocaïne, héroïne et autres substances psychotropes), d'armes, de pierres précieuses, d'êtres humains, d'espèces protégées (végétales et animales), racket, faux et contrefaçons (cartes de crédit, passeports, etc.), coups de main armés contre des agences bancaires ou toute installation où il y a quelque chose à dérober, comme les sièges et les représentations de sociétés, etc.
Les principales routes de la drogue et le rôle central de l’Afrique de l’Ouest
UNE INSECURITE CROISSANTE
Rivalités et violences entre groupes
Les activités criminelles des groupes sont diverses et variées avec un principe de base : tout ce qui peut rapporter de l'argent est bon à prendre. C'est aussi la raison pour laquelle de nombreux conflits existent entre les différents groupes criminels cherchant à parvenir au contrôle de territoires et à la mainmise sur de juteux trafics. Ainsi, la violence est permanente faisant passer comparativement les cartels mexicains -pourtant particulièrement sanguinaires – pour des enfants de choeur.
La réaction des Etats de la sous-région
Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé au cours de l'été 2013 sa vive préoccupation face à la menace de la piraterie dans le golfe de Guinée et a réaffirmé la nécessité de s'attaquer aux causes sous-jacentes de ce fléau en étroite coopération avec les organisations de la région avec le soutien de la communauté internationale.
– Des mesures limitées par la faiblesse des moyens financiers
Les Etats de la région ont pris des mesures pour parer à la menace, en particulier dans le cadre de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO).
Toutefois, leur manque criant de moyens ainsi que la faiblesse de leur coordination et la persistance de litiges frontaliers terrestres et maritimes entre Etats (Nigeria/Bénin, Nigeria/Cameroun, Ghana/Côte d'Ivoire) réduisent souvent leurs efforts. Les Etats eux-mêmes présentent de nombreuses lacunes organisationnelles qui limitent la portée de leurs actions. De plus, la configuration géographique des côtes est majoritairement favorable aux bandits qui profitent des nombreuses îles et mangroves et du flou du tracé de certaines frontières pour échapper aux forces de sécurité.
– Quelques pistes à explorer
En dehors de la petite criminalité qui ne pourra pas être endiguée sans des actions socio-économiques fortes en direction des populations défavorisées et un développement des forces de police compétentes et intègres, des pistes pour lutter contre la criminalité organisée peuvent être explorées pour tenter de faire diminuer la menace, sans beaucoup d'espoir de la circonscrire.
Le trafic de produits pétroliers et gaziers et la contrebande qui l'accompagne n'auraient pas lieu, du moins à une échelle aussi massive, s'il n'y avait pas des acheteurs désireux de se fournir à bas prix. L'identification de ces acheteurs qui, étant donnée la quantité des marchandises détournées, ne peuvent qu'être en rapport avec des réseaux officiels de distribution, est donc primordiale. Ces activités ne sont rendues possible que grâce à la complicité de fonctionnaires et parfois de responsables politiques de haut niveau. Le problème consiste à les identifier.
Encore une fois, le rôle central du Nigeria est à souligner. Les ramifications que le crime organisé issu de ce pays a développé à travers le monde l'on mis en contact avec tous ses homologues étrangers : triades chinoises, criminalité slave, mafias italiennes et albanaise, cartels sud-américains, etc. De plus, l'importante diaspora des peuples Yoruba et Igbo sur le continent américain -particulièrement aux Etats-Unis, au Brésil et dans les Caraïbes, héritage de la traite des noirs – a permis à la pègre nigériane d'y développer ses réseaux. Fait très inquiétant, les Nigérians ont conclu de solides accords avec les puissantes mafias italiennes et coopèrent avec ces dernières dans tous les domaines.
Les opérations criminelles d'importance – particulièrement maritimes – nécessitent un recueil d'informations précises et actualisées au jour le jour. Les fonctionnaires corrompus, les personnels travaillant dans les ports, les pêcheurs et même les personnels locaux employés par des entreprises étrangères servent souvent d'indicateurs rémunérés par les pirates. Ces mêmes personnes fournissent souvent aussi des renseignements aux autorités qui sont parfois complices des pirates. Les procédures de confidentialité sont donc à revoir.
Nombre d'agressions ne sont tout simplement pas signalées car le temps manque souvent aux victimes pour aller porter plainte. Il convient d'ajouter que la fiabilité des fonctionnaires chargés de recueillir ces plaintes est souvent sujette à caution.
- [1] En particulier, la rivière Calabar est un lieu à haut risque.