N°5 : « Intelligence économique : la nouvelle arme de la compétition commerciale, technologique et culturelle »
Institut de Locarn
La compétition économique à laquelle nous assistons depuis le début des années 1990 est une réalité sans cesse plus forte. Elle oppose simultanément les entreprises entre elles et les Etats entre eux, et ces deux niveaux d’affrontement influent l’un sur l’autre. Par ailleurs, depuis peu, les collectivités locales sont soumises à la notion de performance et les territoires sont eux-mêmes entrés en compétition.
En raison de l’accroissement de l’intensité concurrentielle, ces trois catégories d’acteurs prennent conscience que les lois du marché et de la libre concurrence sont de moins en moins respectées. D’où le recours à de nouvelles pratiques d’information et d’influence, issues du monde du renseignement et connues sous le nom d’intelligence économique.
Depuis plusieurs années, les Etats adaptent leur dispositif « d’intelligence » à la compétition économique et culturelle. Ils n’hésitent pas, lorsqu’ils en ont les moyens, à précéder et à appuyer leurs acteurs économiques en créant les conditions favorables à leur action.
Les entreprises, pour vaincre la concurrence appliquent des méthodes issues du renseignement ou inspirées de la stratégie militaire et recrutent des anciens des services.
Enfin, la mise en place d’une politique publique d’intelligence économique et territoriale a permis de contribuer efficacement à l’amélioration de la compétitivité du tissu économique national
Il y a donc aujourd’hui rencontre, interpénétration et percussion des sphères d’intérêt et d’action des Etats, des entreprises et des territoires. D’où l’affirmation des notions d’intelligence économique, de sécurité économique et de patriotisme économique.
C’est pourquoi il est important de comprendre comment les forces économiques d’un pays s’organisent pour faire de l’information un instrument de développement économique et de défense de ses intérêts vitaux, d’autant que la crise économique dans laquelle nous venons d’entrer risque d’accroître, davantage encore, la lutte pour l’accès aux marchés mondiaux.
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