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Accueil > Analyses > Notes Renseignement, technologie et armement > Les armements guidés : une imposture ?
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NOTE RENSEIGNEMENT, TECHNOLOGIE ET ARMEMENT N°1 / janvier 2018

Les armements guidés : une imposture ?

Olivier DUJARDIN

A l’occasion des derniers conflits, notamment à partir de la première guerre du Golfe (1991), les armements guidés sont apparus comme le symbole d’un nouveau type de guerre dite « propre ». Pour la première fois, la coalition occidentale a ainsi mis en avant la grande précision de ses frappes militaires, précision qui censée limiter les pertes civiles, aussi appelées « dommages collatéraux ». Même si, pendant la première guerre du Golfe, l’emploi des armes de précision est resté, en réalité, largement minoritaire, il n’a fait que se généraliser au fil des années suivantes pour représenter aujourd’hui quasiment la totalité des munitions utilisées au Sahel, en Irak ou en Syrie par les forces occidentales. Cet emploi s’est tellement généralisé que les forces occidentales accusent toute armée qui n’en utilise pas systématiquement de faire une « guerre sale » et pointent du doigt son absence de respect pour la vie humaine par la pratique de « bombardements aveugles ». Le fait de limiter au maximum les pertes civiles est justifié, au-delà de l’aspect humain, par une meilleure acceptation de l’intervention des forces occidentales par les populations locales. La limitation des dommages collatéraux a pour but de limiter sur le terrain le soutien dont bénéficient nos ennemis déclarés. Il se dit souvent qu’une seule perte civile est susceptible d’apporter N nouveaux combattants à l’ennemi.

Mais cela est-il vrai ? Il n’y a pas, à ma connaissance, d’étude précise liant le taux de pertes civiles au niveau de sympathie qu’éprouve la population envers nos ennemis. Par ailleurs, l’expérience ne semble pas, de manière évidente, aller dans ce sens. La situation en Afghanistan semble plutôt montrer un niveau d’hostilité important envers les forces occidentales bien que celles-ci aient globalement fait en sorte de limiter les dommages collatéraux. De même, pour prendre un exemple français, pendant la Seconde Guerre mondiale, les bombardements alliés massifs sur certaines villes françaises (Le Havre, Brest, Caen, Rouen, Vire, Saint-Lô, Lisieux, etc.) ne semblent pas avoir poussé massivement la population à s’engager auprès des Allemands ou de la milice de Vichy, bien que la propagande vichyste ait intensément exploité les importantes pertes civiles engendrées par ces bombardements1. Même si tous les habitants n’ont pas forcément exprimé une joie démesurée à l’arrivée des Alliés en raison de ces destructions, cela n’a pas entraîné pour autant un soutien à l’ennemi. La propagande ne sert, finalement, qu’à convaincre les convaincus.

Par ailleurs, les armes guidées empêchent-elles vraiment les dommages collatéraux ? Pas vraiment. Si elles les limitent un peu, elles ne les empêchent nullement et ce pour plusieurs raisons.

  • Premièrement, lors de l’utilisation d’une bombe de 250 ou 500 kg sur un bâtiment urbain, et aussi précis que soit l’impact, les dégâts s’étendent bien au-delà du bâtiment visé sans qu’il soit possible de déterminer à l’avance les effets collatéraux que produiront le souffle et les projections de matériaux. Le développement de munitions plus légères comme les Small Diameter Bomb (SDB) vise à limiter ces risques, mais ce type de munition peut alors se trouver être trop léger pour certains bâtiments, avec l’inconvénient de ne pas détruire totalement la cible.
  • Deuxièmement, le taux de réussite de ces munitions est très loin d’être de 100% (certaines semblent avoir un taux de réussite inférieur à 50% bien qu’aucune statistique officielle ne soit publiée) et les munitions dont le guidage a dysfonctionné pour des raisons souvent inconnues (il est impossible d’aller expertiser des munitions tombées en territoire ennemi), produisent aussi des destructions et, potentiellement, des victimes de manière totalement non maîtrisée.
  • Enfin, troisièmement, l’identification des cibles est parfois imprécise du fait du manque de renseignements et de temps face à des objectifs de plus en plus fugaces. C’est également une importante source de dommages collatéraux. A titre d’exemple, les bombardements réalisés par la coalition emmenée par l’Arabie saoudite au Yémen font énormément de victimes civiles alors même qu’elle utilise principalement des armements guidés.

Au final, l’emploi des munitions guidées (bombes ou missiles) ne permet pas de limiter significativement les dommages collatéraux. Il faut dire que les armements guidés n’ont jamais été conçus dans ce but. Leur développement a d’abord été mené pour assurer de manière certaine la destruction d’un objectif. Durant la Seconde Guerre mondiale, trop de pertes ont eu lieu à cause de raids répétitifs sur une même cible, en dépit de l’emploi des premiers calculateurs de bombardement dont le plus connu – mais pas le plus efficace – fut le viseur NORDEN2. Le bombardement d’une usine de roulement à billes en 1943 a montré que seules 10% des bombes larguées étaient tombées à moins de 150 mètres de la cible alors que le raid avait mobilisé 291 bombardiers B-17 et au prix de 77 B-17 abattus. Utiliser des armements guidés était d’abord un moyen d’assurer la destruction d’un objectif de valeur stratégique, souvent fortement protégé et défendu, en ne réalisant qu’une seule mission et en limitant ainsi les pertes en pilotes et aéronefs. Plus récemment, à mesure que les effectifs des armées occidentales se réduisaient, l’emploi d’armements guidés a permis de compenser le moindre emport de munitions – du fait d’un nombre plus réduit de vecteurs (aéronefs, artillerie) – par une plus grande précision.

Toutefois, cette préoccupation a toujours existé, d’où le développement dès, l’entre-deux guerres, des premiers calculateurs de bombardement. Les limites technologiques de l’époque n’ont pas permis d’atteindre des « erreurs circulaires probables satisfaisantes ». Si le viseur NORDEN promettait une erreur circulaire probable (ECP) de 10 mètres elle était, en pratique de 370 mètres. Ainsi, statistiquement, il fallait en moyenne 9 000 bombes pour toucher un bâtiment de la taille d’un abri à avion pendant la Seconde Guerre mondiale et 300 lors de la guerre du Vietnam. Ces chiffres ont incité les Etats-Unis à investir et à développer des armements guidés à mesure que la technologie le permettait pour arriver, lors de la première guerre du Golfe, à n’utiliser qu’une seule bombe tirée d’un F-117 pour détruire un bâtiment3.

Ainsi dès les années 1960, les Etats-Unis ont travaillé au développement des armements guidés au détriment des calculateurs de bombardements jugés moins efficaces. Le F-111 fut le dernier appareil américain équipé de ce calculateur, mais sa fiabilité étant très faible, il ne fut pratiquement pas utilisé. L’Union soviétique, elle, a continué à baser la précision de ses bombardements sur le développement de calculateurs. Ainsi, le SU-24M, dont la mise en service remonte au milieu des années 1980, possède un calculateur de bombardement dont la dernière version, SVP-24 ou GeFest-24, permettrait d’obtenir une ECP de 3 à 5 mètres pour une altitude de largage de 5 000 mètres (il équipe aussi les TU-22M3, TU-22M3M et Su-33). C’est d’ailleurs un problème de précision du calculateur du SU-34 qui est, en partie, responsable du retard de sa mise en service. Cet équipement reste moins précis qu’une bombe guidée, qui peut avoir une précision métrique tout en étant larguée de beaucoup plus haut, mais dans bien des cas, cela peut se révéler très suffisant, surtout si l’on compare les coûts. Ainsi, une bombe lisse MK-82 coûterait entre 200 et 300 dollars, contre 25 000 et 45 000 dollars pour le kit de guidage Paveway (selon les versions) ; et le kit de guidage de l’Armement Air-Sol modulaire (AASM) français coûterait quant à lui autour de 120 000 euros.

Ainsi, l’utilisation d’une bombe guidée est 100 à 600 fois plus chère que celle d’une bombe non guidée ! Or aujourd’hui, économiquement parlant, les Russes peuvent obtenir le même résultat en larguant 1 à 3 bombes non guidées sur une cible quand une bombe guidée coûterait, au moins, 100 fois plus cher. D’un point de vue économique, il n’est donc pas surprenant qu’ils continuent à utiliser massivement des armements non guidés et ne réservent leurs armes de précision que pour certaines cibles bien spécifiques. Force est de constater, qu’en Syrie, les forces russes ont atteint leurs objectifs et ce alors même que les « analyses » occidentales déclaraient : « leurs bombardements aériens ont été sans aucune précision, aucune distinction, ni efficacité (…) Il est donc à craindre que le « coup de maître » aérien de Vladimir Poutine en Syrie soit inopérant militairement4 ».

Ce ne sont pas tant les armes guidées qui sont une imposture, quoique dans certains cas leur prix, leur manque de fiabilité ou leur vulnérabilité au brouillage pourraient l’être ; mais plutôt le rôle que l’on veut leur donner, à savoir une caution morale qui rendrait la guerre éthiquement acceptable pour l’opinion publique occidentale. Une guerre ne sera jamais « propre », il y aura toujours des victimes civiles. Le vrai cynisme est de vouloir faire croire le contraire. Ce ne sont pas les munitions en tant que telles qui sont responsables des victimes civiles, mais la qualité du ciblage, donc la bonne identification des cibles. En conséquence, c’est la qualité du renseignement qui est primordiale. Or nos moyens ISR5 et de renseignement sont notoirement insuffisants.

Les ressources économiques que l’on consomme dans nos si précieuses munitions guidées ne seraient-elles pas plus efficaces si elles étaient employées pour renforcer nos moyens ISR ? Cela pourrait peut-être aussi éviter que l’on se retrouve à cours de munitions faute de pouvoir en acheter suffisamment. Il en va de notre résilience dans la durée et, ça aussi, c’est préserver sa souveraineté. Les armées occidentales se sont enfermées dans une logique coûteuse d’emploi systématique de munitions de précision, non pas pour une meilleure efficacité militaire, mais pour des raisons de politique intérieure. Les gouvernements occidentaux n’arrivent pas à assumer auprès de l’opinion publique que faire la guerre c’est semer, d’une manière ou d’une autre, la mort et la destruction et ce, quelles que soient les précautions prises.

  1. Bombardement de Rouen du 19 avril 1944 : 900 morts ; bombardement de Caen des 7 et 18 juillet 1944 : plus de 2000 morts parmi les populations civiles. ↩
  2. Viseur monté sur les bombardiers américains pendant la Seconde Guerre mondiale, la guerre de Corée et la guerre du Viêtnam ↩
  3. Mais dans la pratique les munitions sont souvent doublées pour parer un éventuel dysfonctionnement. ↩
  4.  Jean-Baptiste Naudet, « Frappes russes en Syrie : massacres et inefficacité en vue », L’Obs, 5 octobre 2015. ↩
  5. Intelligence, Surveillance and Reconnaissance. ↩
©Agence Pappleweb - 2021

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