Hypnothérapie et (dé)radicalisation – Première partie : Processus hypnotique de la radicalisation
Yannick BRESSAN
Docteur en sciences humaines, chercheur en neuropsychologie cognitive
et en cyber-narration, Strasbourg[1], chercheur-associé au CF2R.
Les processus conduisant des individus, dont certains sont socialement parfaitement intégrés, à basculer dans une radicalisation meurtrière et mortifère peuvent sembler mystérieux.
Les services de sécurité du monde entier, les sociologues, psychologues, criminologues et autres éminents spécialistes de la question dressent pourtant de nombreux portraits plus ou moins précis, plus ou moins efficace, plus ou moins pertinents. Malgré la qualité de certains travaux notables[2], aucune constante psychique ne semble se dégager. Ce trouble général a pour corollaire une quasi impossibilité d’anticiper et de prendre en charge le phénomène.
A l’écart des approches restrictivement scientifiques, il semble néanmoins y avoir une similitude troublante et récurrente entre les sujets qui adhèrent à la pensée et au discours djihadiste.
Une des clés pourrait peut-être se trouver dans l’établissement d’un phénomène neuropsychologique : l’adhésion émergentiste[3] (ou PAEm). Il a déjà été montré combien
ce ressort psychologique est fondamental dans l’efficacité et l’intégration profonde des messages composés[4] par Daesh, et dans le recrutement, l’engagement des recrues et de ceux, hommes et femmes, déjà en action.
Au-delà de ce phénomène neuropsychologique pris dans sa globalité, c’est probablement au sein de l’une de ses racines d’activation psychique qu’il va nous être possible de remonter la piste de l’efficience de la communication de Daesh et la façon opérationnelle de la contrer. De fait, le sujet qui est en adhésion émergentiste active de façon très significative un état de « désinvestissement de soi » ou hypnotique. La chose a été montrée scientifiquement[5].
Nous présenterons donc en quelques points une piste exploratoire qu’il nous semble important de ne pas négliger afin de mener une lutte efficace contre la propagande de Daesh et les répercussions dévastatrices qu’elle peut avoir pour la cohésion sociale d’un pays.
Pour une plus grande clarté, nous scinderons cette étude en trois notes distinctes mais liées par le thème général.
– La présente note présentera les rapprochements phénoménologiques et techniques qu’il est possible d’observer entre les techniques hypnotiques et l’usage que Daesh en fait empiriquement pour engager une radicalisation et le recrutement d’individus.
– Une seconde note proposera, de déconstruire cette « adhésion induite » et la radicalisation qui en découle d’individus, suscitée par la propagande (en prison, dans un contexte social et/ou culturel) via le même outil (l’hypnose). Nous envisagerons en nous fondant sur ces observations de les intégrer à un protocole complet de prise en charge (mise en scène thérapeutique) d’individus radicalisés ou en voie de radicalisation.
– Une troisième et dernière note sera consacrée au sujet vaste et complexe d’« hypnothérapie et (dé)radicalisation », nous nous attacherons à proposer de déconstruire cette adhésion conduisant à la radicalisation d’individus suscitée par la propagande en nous concentrant plus spécifiquement sur internet et la télévision via le même outil (l’hypnose suscitée par les process narratifs employés). Il s’agira dès lors de l’intégrer à un protocole complet de prise en charge sous forme de cyber-psyops (travail sur des narrations et/ou des interventions sur les réseaux sociaux).
En prolongement nous affinerons l’idée de « contre-mesures psyops » recourant au phénomène neuropsychologique de l’adhésion émergentiste engageant un état hypnotique, afin de lutter, via un protocole de défense précis et évolutif, contre la propagande post attaque terroriste. Il s’agira ainsi d’amoindrir (par des contre-narrations ? des délégitimassions de l’acte accompli ?) cette forme de double peine qu’est l’effet psychologique voire de fragmentation de la sidération[6] de l’attaque sur un pays, une entité sociale, un individu. Nous en avons eu une triste et douloureuse illustration récente avec les attentats du 13 novembre dernier. Nous en subissons encore, et certainement pour longtemps, les répercussions dans notre quotidien. Aussi, nous conclurons cette dernière note de la série « hypnothérapie et (dé)radicalisation » par une réflexion concrète sur la mise en place d’un service interdisciplinaire ad hoc.
Avant d’entamer notre réflexion, une dernière remarque s’impose. Nous employons ici le terme « hypnose » par commodité et pour une meilleure clarté de nos propos, mais il reste entendu que ce terme n’est pas nécessairement le plus adéquat. En effet, l’hypnose ne peut être réalisée et effective sans le consentement du « client ». Il conviendrait probablement mieux dans notre étude de parler de programmation neurolinguistique (PNL), technique qui paraît correspondre plus justement aux effets que nous allons décrire et analyser tout au long de nos notes sur ce sujet. La parenté étroite liant hypnose et PNL nous semble cependant, une fois cette mise en garde faite, nous autoriser à lier les deux sous le terme générique « d’hypnose ».
Rapprochements phénoménologiques
L’adhésion émergentiste est étroitement liée à un état psychocognitif bien connu dans la littérature scientifique : l’état hypnotique. C’est cet état, suite à un enchainement de séquences neuropsychologiques, qui va conduire inconsciemment un sujet-cible à voir sa réalité quotidienne profondément changée au profit d’une autre réalité induite (par un metteur en scène, un politique, un religieux, etc.).
L’objectif des terroristes, dans leur entreprise de recrutement, de déstabilisation et d’inscription en profondeur de leur combat et de leurs « valeurs » dans les esprits, est d’induire dans l’esprit des publics ciblés une nouvelle forme de réalité qui représente pour eux « la seule vérité » pour des raisons religieuses, politiques ou de banditisme (et souvent un mix de l’ensemble).
Pour induire une réalité, l’hypnose a largement montrée et démontrée son efficacité. Qu’elle soit à visée spectaculaire ou thérapeutique, l’on en pense scientifiquement ce que l’on veut mais, à moins d’être d’une redoutable mauvaise foi, ses succès sont indéniables.
L’ « induction » auprès d’un large public par les discours de propagande djihadiste d’une réalité qui leur est propre est très importante ; or l’ « induction » est précisément l’une des phases utilisée lors du processus hypnotique. Il est très instructif de relever les phases qui permettent d’induire un état hypnotique en les rapprochant des éléments narratifs, discursifs et des objectifs des Psyops de Daesh. La chose peut même se révéler assez troublante.
Il est dans un premier temps intéressant et profitable pour celui qui souhaite « happer » l’esprit d’un individu ou d’une collectivité sociale de provoquer chez la cible une « dissonance cognitive », sociale ou provoquée par des « images mentales[7] » et des discours qui l’entraineront dans une profonde « visualisation interne » déréalisante et dans un inconfort personnel profond. Il s’agit là d’une sorte de « discours pré-hypnotique » dont la vocation est de déstabiliser le « client », à la différence de l’hypnothérapie, où ce discours est une façon de rassurer le sujet mais aussi d’obtenir des informations qui seront utiles à sa prise en charge.
Il convient ensuite pour le concepteur du message de rassurer l’individu et de le « restabiliser ». Pour ce faire il va faire appel à des méthodes qui, dans le cadre de l’hypnothérapie, portent le nom de « techniques d’harmonisation ».
L’harmonisation en hypnose est une utilisation du corps de l’hypnothérapeute pour imiter le comportement du sujet. Par exemple, si la personne visée tapote le sol du pied gauche, l’hypnothérapeute fait de même avec son pied gauche ; s’il se penche du côté droit, il attend quelques secondes puis se penche également à droite (technique dite de synchronisation en PNL).
Pour « s’harmoniser », il est aussi possible de recourir à « l’effet miroir ». Cet effet est similaire à l’harmonisation, car il s’agit bien de copier les mouvements de l’autre. Toutefois, avec l’effet miroir, l’hypnothérapeute offre un reflet exact de son interlocuteur. C’est-à-dire que s’il agite la main gauche, le poing fermé, il fera de même de la main droite. C’est littéralement comme si la personne à qui il s’adresse voyait son reflet dans un miroir.
Toutes ces techniques destinées à créer un rapport profond avec l’interlocuteur sont en réalité des variantes de l’harmonisation ou de l’effet de miroir. Il s’agit d’une façon non-verbale de dire « je suis comme vous »… « nous sommes frères ! ».
Si l’on applique cette technique à la façon dont procèdent les recruteurs et les Psyops de Daesh, la chose devient éloquente. Il faut s’assurer de la fidélité de l’individu recruté – en l’assurant, lui, du soutien de ses « frères » – et de sa proximité idéologique, religieuse (ou autre) avec l’organisation.
Pour ce faire, les techniques d’harmonisation sont une forte garantie de fidélité et de « soumission » de l’individu. L’harmonisation telle que Daesh l’emploie de manière opérationnelle fait appel à restructuration émotionnelle via un réconfort psychique, financier, religieux, ou en donnant aux cibles – comme à ceux déjà engagés dans ses rangs – le sentiment (très factice) d’appartenance à une communauté, « la oumma », leur offrant des perspectives ; ce que nos sociétés ne savent pas toujours faire, laissant ainsi une partie des individus qui les composent dans une « dissonance » les fragilisant au quotidien.
Une fois le sujet « harmonisé », il convient pour les décideurs et autres petits caporaux de Daesh de tester la fidélité des nouvelles recrues. Que la chose se passe sur Internet ou en présentiel, la technique reste sensiblement la même. En hypnothérapie elle porte le nom de « test de suggestibilité ».
Les tests de suggestibilité sont des procédures qu’un hypnothérapeute effectue notamment pour déterminer à tout moment le niveau de réactivité du sujet. Il est aisé pour les recruteurs de Daesh d’observer et d’écouter sur les réseaux sociaux ou en face à face la réaction des « nouveaux venus » ou de ceux souhaitant les rejoindre. Ils peuvent ainsi les tester et mesurer leur accord (harmonie) avec les projets de l’organisation terroriste, ses buts et ses méthodes.
L’objectif profond de ces tests de suggestibilité est d’évaluer l’adhésion des individus. L’adhésion est ainsi la racine première de l’émergence de la croyance en la réalité proposée par Daesh. L’adhésion émergentiste sera l’étape suivante : elle devra être puissante car elle s’inscrit contre toute la logique, la morale ou le bon sens qui peuvent constituer un individu relativement structuré. Elle est conditionnée à la suggestibilité de l’individu d’où l’importance de ces tests.
Il n’est pas question ici d’envisager les individus psychologiquement malades qui peuvent céder aux sirènes de Daesh. L’histoire de cette organisation et les nombreux attentats et forfaits perpétrés en son nom ont montré que la plupart de ses recrues étaient issus des classes moyennes ou de la petite délinquance, ayant suivi une scolarité minimale et, pour certains, s’étant engagés dans une activité professionnelle. Il s’agit donc, pour l’essentiel, d’individus certes quelque peu fragilisés, mais relativement sains d’esprit. De plus, outre les « individus fragilisés », Daesh cherche à emporter l’adhésion d’un grand nombre de sujets psychiquement relativement stables.
L’adhésion du sujet, évalué par les tests de suggestibilité pourra se mesurer par sa pratique des préceptes, règles et directives formulés par Daesh. Il permettra aussi d’observer et de jauger son inscription au sein de la communauté portée par le Califat que revendique L’Etat Islamique.
Ce sont des résultats de l’état de suggestibilité dans lequel se trouve la nouvelle recrue que découlera la place qu’il sera amené à prendre au sein de l’organisation. Tout cela reste bien entendu évolutif en fonction du zèle, de l’engagement et de l’adhésion dont il fera preuve.
Le point crucial : « l’induction »
L’induction est probablement l’un des points fondamentaux du processus de radicalisation mais aussi de passage à l’acte « téléguidé » d’individus. Elle permet de mieux saisir l’adhésion émergentiste et le renforcement de l’engagement de certains individus entrainés et conduits à agir. Nous nous y arrêterons donc un peu plus longuement en tentant de voir comment, d’un point de vue technique, les choses se déroulent dans un cadre thérapeutique et d’observer son application empirique par les recruteurs de Daesh.
Dans le cadre de l’hypnothérapie, le mot « induction » est utilisé pour décrire une sorte de rituel qui entraine l’état hypnotique. Les hypnothérapeutes du monde entier utilisent aujourd’hui de très nombreuses variétés de méthodes d’induction.
La première partie d’une induction consiste à amener l’attention du « sujet harmonisé » sur un point de fixation ou, pour rester dans le cadre thérapeutique, de concentration. L’esprit humain est conçu de telle sorte qu’il a besoin d’une interaction de chaque instant (hors sommeil) avec l’environnement pour rester dans son état normal de conscience.
Pour un hypnothérapeute, il s’agit alors de demander à son client de se concentrer sur une seule idée afin d’éliminer presque toute stimulation externe. Son attention est alors attirée vers l’intérieur pour rechercher les sensations qu’il lui est difficile, voire impossible, d’obtenir à l’extérieur. Beaucoup d’hypnothérapeutes demandent à leurs clients de se concentrer sur un point en particulier, de regarder une flamme ou de se focaliser sur un objet, un pendule par exemple.
La recrue djihadiste est alors focalisée sur le « mal » qui est porté par l’Occident, le fantasme d’un honneur volé par ceux qu’ils appellent les « infidèles » et enfin retrouvé grâce « aux actes héroïques des combattants djihadistes », la douleur de « frères maintenus dans la violence ou l’humiliation… ». Il s’agit concrètement de faire sortir une personne de sa sphère normale de stimulation[8]. Il est pour ce faire aussi possible de stimuler exagérément son esprit (Saturation de mots, de concepts, d’images… en ce qui concerne Daesh). Cette stratégie consiste à saturer l’esprit du sujet d’informations lors d’inductions dites « confuses » ou « surchargées », et à renvoyer la personne à l’intérieur d’elle-même. Les inductions qui stimulent exagérément l’esprit sont généralement réservées aux personnes qui ont une faculté d’analyse importante, dites hyper-analytiques ou critiques.
C’est à ce moment du processus que l’état de « conscience modifiée » commence vraiment à survenir ; quand l’hypnothérapeute (ou le recruteur/manipulateur de Daesh) obtient que l’esprit de son « client » se mette à suivre une suggestion illogique. C’est alors qu’il est possible de postuler que l’hypnose a fonctionné. Cela veut dire que la partie critique de son esprit a été contournée et que les structures profondes de sa conscience ont pu être pénétrées. C’est en effet bien à ce moment du processus hypnotique que le sujet hypnotisé considère que « tout ce qui est imaginé est vrai ». C’est un processus qui, en réalité, est relativement simple à réaliser.
Notons qu’il existe des moyens pour renforcer et amplifier l’induction. Les gens de Daesh ne se privent pas d’employer ces ressorts qu’il nous est possible de décortiquer et de mieux comprendre grâce à l’hypnothérapie.
Les « amplificateurs » sont des outils pour intensifier l’état hypnotique. Quand l’hypnothérapeute (dans un cadre thérapeutique et positif) ou le manipulateur (dans un cadre d’intérêt personnel voire, dans la perspective de l’organisation Etat islamique, plus obscur) reçoit des indications montrant que son client ou sa victime est « sous son contrôle », il doit très vite approfondir cet état.
Au début, la personne hypnotisée ou en état de conscience modifiée – comme cela semble être clairement le cas chez les personnes en voie de radicalisation qu’il été possible d’interroger, de rencontrer ou que l’on peut voir lors de leurs exhibitions sur les réseaux – oscillera encore entre différents états de conscience. Le sujet se trouvera légèrement en dessous de son niveau normal de conscience, mais pas encore tout à fait en hypnose nécessaire à la réalisation des attentes de l’hypnothérapeute ou du manipulateur. C’est à ce moment qu’il faut guider le sujet, par le langage, l’image, les sons… vers un espace mental qui permettra d’accomplir le travail attendu.
Il convient tout d’abord d’utiliser ce l’on nomme en hypnothérapie les « amplificateurs simples ». Ce sont des déclarations et des éléments de langage tels que « de plus en plus profondément », « maintenant », « c’est ça », « détendez-vous et relâchez simplement chaque muscle…». Employé dans une perspective djihadiste cela peut donner par exemple « Tu es fort, tu es l’envoyé de Dieu, toi tu sais, les autres (tes proche/ta famille/la société) sont dans l’ignorance… » et toute la rhétorique qu’il est aisé de trouver ou d’entendre sur les réseaux sociaux et qui se répète à longueur de journée au sein des camps d’entrainement.
Cela emmènera le « client » hors de cet « espace intermédiaire » et le guidera vers l’état de « soumission » attendu de sa volonté. En effet, cet « état intermédiaire » peut entrainer le sujet dans un état de « dissonance cognitive », d’inconfort. Il convient alors de le guider et de le prendre en charge, avec des suggestions d’approfondissement. Son cerveau se réorientera alors automatiquement et le « client » sera tout disposé à « entendre » les amplificateurs simples qui sont une façon de dire : « Par ici. Voilà où il te faut aller. »
Il faut également noter qu’il existe des « amplificateurs complexes » que nous ne développerons pas ici. Il s’agit de processus qui engagent l’imagination. Les amplificateurs complexes sont employés pour amener le sujet dans une transe suffisamment profonde pour faire le travail requis.
Il existe d’innombrables façons d’utiliser cette technique. L’essentiel est d’engager l’imagination du sujet. Le subconscient parle en symboles, images et émotions. Il est spécialement conçu pour réagir à ce type d’imagerie mentale vive.
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Cette première réflexion sur « hypnothérapie et (dé)radicalisation » nous a permis d’expliquer par analogie, mais aussi à travers des exemples concrets, combien le phénomène hypnotique et ses processus jouent un rôle fondamental dans la communication de Daesh et sont les fondements de son efficacité. Il convient dorénavant d’en tenir compte afin d’envisager une nouvelle lecture et une nouvelle approche opérationnelle de leurs messages et de leurs actes.
Il reste bien entendu que les protocoles hypnotiques et de PNL sont plus complexes que ceux présentés ici. Il s’agit dans cette note de montrer, en quelques notions accessibles, combien il pourrait être extrêmement pertinent d’engager un travail plus large sur la question. Il est clair que pour des raisons de sécurité il n’est pas souhaitable de fournir ici plus de détails techniques. Le lien et la pertinence de l’application de cette technique aux propagandes djihadistes et à la contre propagande qu’il est possible d’envisager est dorénavant montrée.
- [1] Ses travaux abordent la question de la représentation et du rapport du sujet à sa réalité sous le prisme de la psychologie et des neurosciences cognitives. Il a mis en évidence (2007-2008) le principe d’adhésion émergentiste lors d’une expérience interdisciplinaire qu’il a initié et dirigé à l’hôpital civil de Strasbourg (CNRS, Laboratoire d’Imagerie et Neurosciences Cognitives) en collaboration avec le Théâtre national de Strasbourg.
- [2] Voir par exemple P. -J. Salazar, Paroles armées : Comprendre et combattre la propagande terroriste, Paris, Lemieux Editeur, 2015 ou A. Bauer, Qui est l’ennemi ?, Paris, CNRS éditions, 2015.
- [3] L’adhésion émergentiste est un peu plus que la « simple » adhésion dont elle procède. Le PAEm (Principe d’adhésion émergentiste) est un état neuropsychologique et cognitif qui conduit un sujet à faire émerger, via son engagement dans une représentation, une autre réalité que celle produite par ses afférences sensorielles. Cet engagement qui peut être plus ou moins fort et plus ou moins long, peut être induit par un travail de mise en scène de l’image et/ou de la représentation.
- [4] Voir Y. Bressan, Daesh ou le théâtre de la mort : Le pouvoir de la mise en scène dans la communication de l’Etat Islamique, Note de réflexion n°18, Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), avril 2015 et Y. Bressan, La force des psyops de Daesh. Leurs méthodes analysées a l’aune du phénomène neuropsychologique « d’adhésion émergentiste » : Quelles perspectives de lutte ?, Tribune libre n°54, Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), mars 2015.
- [5] M. N. Metz-Lutz, Y. Bressan, N. Heider, H. Otzenberger, « What Physiological Changes and Cerebral Traces Tell Us about Adhesion to Fiction During Theater-Watching »? », Front Hum Neurosci. 2010 ; Y. Bressan, « Adhérer à une fiction » in Cerveau &Psycho, n°39, mai – juin 2010.
- [6] Voir Y. Bressan, L’image mentale : Une bombe à fragmentation neuropsychologique, Note de Réflexion n°19, Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), juillet 2015.
- [7] Voir Y. Bressan, L’image mentale : Une bombe à fragmentation neuropsychologique, op. cit..
- [8] Une excellente illustration est donnée sur le « pouvoir d’attraction hypnotique » des musiques et chants illustrant les propagandes djihadistes dans un témoignage recueilli pour un reportage édifiant. Voir « Face aux salafiste »s, Arte, 2015, https://www.youtube.com/watch?v=HST_HiJiZB0 (en particulier de 26 »00 à 28″40).