Le vocabulaire islamique : mots-clés du langage théologique, religieux et politique de l’islam salafo-wahhabite
Youssef CHIHEB
Ce glossaire du vocabulaire islamique a été constitué à partir de termes recensés par les antennes départementales du Service central du renseignement territorial (SCRT). Tous ses mots proviennent des milliers de notes des policiers chargés de la surveillance des milieux islamistes radicaux dans toute la France. En effet, le plus souvent, les forces de l’ordre ne perçoivent pas ou ne comprennent pas ces mots à la signification polysémique.
Ces termes font parfois référence à des faits historiques, d’autres sont imaginés ou surdimensionnés. Tous les récits développés et les concepts auxquels il est fait référence dans ces milieux constituent un registre épistémologique élaboré par les musulmans et/ou les islamistes eux-mêmes C’est pourquoi il est apparu nécessaire de proposer une définition de ces mots ou concepts largement utilisés par les prédicateurs extrémistes des diverses mouvances islamistes (wahhabites, salafistes, Frères musulmans, jihadistes).
Afin de permettre une meilleure appropriation du « langage islamique » par les opérateurs des services de renseignement, des définitions simples ont été retenues. Il ne faut cependant pas perdre de vue que la langue du Coran et des récits du prophète est souvent basée sur la métaphore, d’où la complexité et l’élasticité de l’interprétation.
L’intérêt de ce glossaire est de permettre à ses utilisateurs de s’approprier, non seulement un champ sémantique historique, mais surtout un mode de pensée, en les aidant à décrypter le signifiant sémantique du signifié métaphorique. Cette démarche a également pour but d’aider analystes et opérationnels à comprendre comment se construit une pensée «islamiste» et avec quels matériaux et quels référentiels s’alimente une « radicalisation ».
Ce document inédit, le premier en français produit à partir d’un matériau sémantique utilisé par les salafistes et les djihadistes, sera d’une grande utilité pour les membres du SCRT, de la gendarmerie, du renseignement pénitentiaire et de la DGSI, qui suivent au quotidien les phénomènes de radicalisation et de terrorisme, mais aussi pour les autres services de sécurité francophones confrontés à ces défis, ainsi qu’aux services sociaux et administrations cherchant à détecter les dérives radicales de certains individus auxquels ils ont à faire.
le rapport