Le développement de l’islam fondamentaliste en France. Aspects sécuritaires, économiques et sociaux
Éric DENÉCÉ
Sur les 15 millions de Musulmans recensés en Europe de l’Ouest, plus de 5 millions sont installés en France qui est l’Etat occidental comptant la plus forte proportion de Musulmans au sein de sa population.
Depuis le début des années 2000, le phénomène islamiste ne cesse de croître, essentiellement concentré dans les banlieues des grandes agglomérations. Les extrémistes sont devenus des acteurs majeurs des zones sensibles et les signes de progression de l¹islam radical s’observent chaque jour. Le ministère de l¹Intérieur évalue à 50 000 le nombre de nouveaux convertis dans notre pays en quelques années. Dans les mosquées fondamentalistes, l’islam est inculqué aux populations par des prédicateurs radicaux, souvent étrangers, qui tiennent un discours de rupture vis-à-vis des institutions républicaines et prêchent un racisme antifrançais. Les islamistes se consacrent à la remise en cause des lois et coutumes de la société française pour y substituer leurs pratiques traditionnelles, en totale opposition avec nos institutions démocratiques et laïques. Malgré la faible proportion d’islamistes parmi la communauté musulmane française, leur activisme virulent est d’autant plus préoccupant qu’il n’y a pas de frontière étanche entre l’islam fondamentaliste et le terrorisme.
Or, la lutte contre le terrorisme islamiste, consécutive aux attentats du 11 septembre 2001 et à la campagne d’Afghanistan, a révélé l’existence de filières de recrutement djihadistes sur notre territoire, à Paris comme en province. Ainsi, nos banlieues sont des viviers de recrutement, depuis lesquelles plusieurs centaines de jeunes Français musulmans se sont déjà rendus en Bosnie, en Tchétchénie, en Afghanistan ou en Irak, combattre aux côtés des moudjahidines et y recevoir une formation terroriste. Les motivations de ces départs relèvent à la fois du contexte sociologique spécifique de la troisième génération d’immigrés, du manque de repères de la partie la plus déshéritée de la jeunesse française – pour laquelle le passage par les camps du djihad semble donner un sens à l’existence – et de la situation au Moyen-Orient, où le conflit israélo-palestinien et l’occupation de l’Irak renforcent la victimisation des islamistes radicaux.
Mais les effets de l’islamisme ne concernent pas seulement la sécurité intérieure ; ils touchent aussi la sphère économique et les activités de certaines entreprises. La pression islamiste s’exerce dans les entreprises, principalement selon deux modalités : le prosélytisme militant et contestataire et le développement de trafics susceptibles d’alimenter la cause du djihad. Cette poussée fondamentaliste dans les entreprises impacte sur certaines activités économiques, notamment en générant de nouveaux risques sectaires et criminels, propres aux zones de consommation urbaines et périurbaines dans lesquelles elles sont implantées. Cela n’exclut nullement l’hypothèse d’attentats contre les acteurs économiques.
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