Commandos stratégiques et unités clandestines britanniques 1940-1945
RAIDS, hors série n°85
En raison de leur caractère insulaire et de leur non-conformisme, les Britanniques ont souvent privilégié la stratégie indirecte, ce qui les a conduit à innover assez naturellement en matière de guerre non conventionnelle. Ainsi, l’armée de Sa Majesté a toujours manifesté un talent inné pour réunir en temps de guerre des soldats peu orthodoxes au sein d’unités militaires particulières, à l’image de Lawrence d’Arabie, d’Orde Wingate ou de David Stirling. C’est ce qu’ils allaient une fois de plus démontrer au cours de la Seconde Guerre mondiale.
A partir de l’été 1940, le Royaume-Uni se retrouva seul face à l’Allemagne qui contrôlait la quasi-totalité du continent européen. L’année suivante, le Japon allait à son tour chasser les Britanniques de leurs colonies d’Asie du Sud-Est. Mal préparés à ce conflit, et ne disposant pas encore du soutien des Etats-Unis, ils décidèrent, sous l’impulsion de Winston Churchill, de réagir en reprenant ponctuellement l’initiative.
A cet effet, à côté des commandos chargés de soutenir l’aspect tactique de la bataille, ils créèrent deux types d’unités destinées à frapper leurs ennemis partout dans le monde et à semer le désordre dans les zones sous leur contrôle :
– des commandos spéciaux chargés d’effectuer des actions directes. Ces unités agissaient le plus souvent indépendamment des opérations militaires et conduisaient des raids de destruction stratégiques, de reconnaissance ou de diversion. Leurs opérations n’engageaient que de petits groupes d’hommes, à l’image des missions qu’effectuèrent les SAS, SRS, SBS, SSRF, RMBPD, COPP’s, etc.
– des unités spécialisées dans l’assistance et l’encadrement de mouvements de résistance armés, chargées de développer la guérilla derrière les lignes ennemies. Celles-ci étaient pilotées par les services spéciaux (MI(R), SIS, SOE) car elles avaient une double fonction politique et militaire. Si elles accompagnaient en opération les partisans qu’elles soutenaient, leur rôle était principalement celui de formateurs et de conseillers, et non de combattants : leur mission principale consistait à multiplier les foyers d’insécurité sur les arrières adverses. C’est ce que firent les hommes du SOE, de la Force 136 et les Jedburghs.
Les volontaires qui rejoignaient ces unités devaient faire preuve d’un esprit offensif, d’un mépris de la routine militaire et devaient être aptes à mener la guerre la plus insolite sur les arrières de l’ennemi. Les opérations qu’ils conduisirent pendant la guerre mettent en lumière leur incroyable créativité et leur extraordinaire audace. Leur approche originale permît d’obtenir des résultats hors de proportion avec les moyens engagés. Ces nombreuses unités spéciales jouèrent ainsi un rôle significatif sur les différents théâtres d’opérations, ce qui contribua à leur renommée.
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