Contre-espionnage. Mémoires d’un patron de la DST
En novembre 1982, Yves Bonnet est choisi par François Mitterrand pour succéder à Marcel Chalet à la tête de la DST, la légendaire Direction de la surveillance du territoire. Pendant près de trois ans, il va diriger la « grande maison » de la rue des Saussaies.
À son arrivée, il découvre que certaines directions ont été sonorisées par Roger Wibot, le célèbre fondateur du Service, et y met fin immédiatement. En 1983, il arrive à la certitude qu’il existe en France un énorme réseau d’espionnage technologique, qui pille près de 70 p. 100 des brevets civils et militaires du pays. Yves Bonnet ne flanche pas et décide, en relation étroite avec François Mitterrand, de l’expulsion de quarante-sept diplomates soviétiques. Quelques mois plus tard, quatre jours après le sanglant attentat anti-turc d’Orly, il démantèle le réseau de l’ASALA en France.
Yves Bonnet lance une coopération internationale tous azimuts, multipliant les contacts avec les services de renseignements britanniques, américains, israéliens, syriens, irakiens, palestiniens, n’hésitant pas à collaborer avec Abou lyad et avec Georges Habache. Grâce à ses « relations particulières », c’est lui qui, au printemps 1985, obtient la libération de Gilles Sydney Pérolles, le fils de Gilles Perrault, enlevé au Liban. Mais Yves Bonnet dérange : il obtient trop de succès, répugne à transformer la DST en officine de renseignements « personnels ». Et, en juillet 1985, il est évincé…
Écrit au vitriol, riche en révélations, Contre-espionnage est un livre événement sur le monde du renseignement.
Né en 1935, Yves Bonnet intègre la Préfectorale en 1958. Il est préfet de Mayotte quand il prend la direction de la DST qu ‘il transforme totalement. Après son départ du contre-espionnage, il est successivement préfet du Finistère, de Guadeloupe, de la région Champagne-Ardennes. Député (UDF) de 1993 à 1997, il est aujourd’hui conseiller générai de la Manche, président de la Commission des finances.