L’avenir de la lutte contre le terrorisme
Depuis quatre ans, le terrorisme salafiste s’affirme comme la menace principale contre la sécurité internationale. C’est un terrorisme planétaire, mené par une nébuleuse de groupes armés, intervenant de manière non coordonnée. Ces groupes, motivés et déterminés à frapper, n’ont pas besoin de moyens importantes pour organiser leurs attentats. Ils se déplacent peu, puisent leur légitimité dans les frustrations des sociétés musulmanes comme dans l’exaspération provoquée par la politique américaine au Moyen-Orient. Ils se reconstituent sans mal dans un tissu social où ils bénéficient d’un soutien populaire important. Si les sources d’inspiration, l’organisation, le financement et les armes des terroristes évoluent – les risques d’action NRBC s’accroissent – les buts recherchés restent les mêmes : frapper les esprits, déclencher la peur, renverser l’ordre établi. Les terroristes revendiquent moins fréquemment la responsabilité d’attentats que par le passé. La violence devient une fin en soi qui ne nécessite pas d’explication au-delà de celle qui est donnée aux membres du groupe eux-mêmes.
Pourtant, malgré les nombreuses menaces, les terroristes n’ont pu réaliser qu’une infime partie de leurs projets. La lutte déclenchée par les Etats-Unis et leurs alliés a porté ses fruits. Elle ne cesse de s’amplifier et de bénéficier de nouveaux moyens. Ces succès ne sont cependant pas parvenus à éradiquer la mouvance djihadiste et laisse entrevoir une lutte de très longue haleine.
Les succès de la lutte contre Al-Qaeda
La dissémination du terrorisme et la poursuite des attentats ne doivent pas occulter les succès de la lutte antiterroriste engagée depuis trois ans. En premier lieu, la campagne d’Afghanistan a empêché Al-Qaeda de former de nouveaux combattants dans ses infrastructures et de poursuivre l’expérimentation d’armes chimiques. Elle a éparpillé les opérateurs qui ne peuvent plus se réunir et s’entraîner librement comme auparavant. En second lieu, les interrogatoires des nombreux terroristes arrêtés ont permis d’obtenir une grande quantité d’informations. Ces renseignements ont été exploités très rapidement et ont permis de porter des coups extrêmement sévères à l’organisation de Ben Laden. Enfin, le renforcement de la sécurité dans les pays occidentaux, comme dans les transports internationaux, et le contrôle accru des flux financiers planétaires ont limité la marge d’action desterroristes.
Les opérations clandestines de la CIA à l’étranger ont permis de capturer ou d’éliminer de nombreux terroristes. L’agence américaine a littéralement acheté des services de renseignement étrangers – Jordanie, Egypte, Algérie – leur fournissant, entraînement, équipements, matériels et fonds. Ces services ont triplé les ressources de la CIA et agissent souvent sur ses ordres. Les autres services de renseignement alliés ont collaboré de leur plein gré ou ont monnayé leur concours pour démanteler des réseaux et envoyer des suspects sous les verrous1.
La coopération internationale a ainsi permis de démanteler l’essentiel de l’équipe historique d’Al-Qaeda, celle qui a organisé la quasi totalité des attentats depuis le début des années 1990 et qui a frappé au cœur de l’Amérique. La direction opérationnelle de Karachi, qui lui avait succédé, a également été décapitée2. Parmi les pertes d’importance, on relève celles de :
- Mohamed Ataf, le second de Ben Laden, tué en Afghanistan ;
- Ramzi Bin Al-Shib, arrêté au Pakistan ;
- Khaled Cheikh Mohamed, arrêté à Karachi et livré aux Américains en mars 2003 ;
- Mohamed Al-Nashiri – alias mollah Billal – arrêté en en novembre 2002 dans un pays du Golfe ;
- Rachid Al-Attash – alias Silver – le comparse d’Al-Nashiri, arrêté en avril 2003 au Pakistan ;
- Omar Al-Farouq, interpellé en Indonésie en juin 2002 ;
- Ali Qaed Senyan Al-Harti, un des responsables de l’attaque contre l’USS Cole, éliminé en novembre 2002 par un tir de missile ;
- Riduan Isamudin, alias Hambali, l’Indonésien responsable des attentats de Bali.
Ainsi, la pression américaine, a porté ses fruits. Depuis trois ans, le bilan d’Al-Qaeda est plutôt modeste : l’organisation qui avait promis de mettre le monde à feu et à sang n’a commis qu’une quinzaine d’attentats, provoquant cinq fois moins de morts que le 11 septembre. C’est mince par rapport à ce que l’on craignait. Cela n’a pas empêché l’organisation de tenter une vingtaine d’opérations en Europe et en Amérique du Nord. Elles se sont toutes soldées par un échec. Al-Qaeda a par exemple essayé d’empoisonner le réseau d’eau de l’ambassade américaine à Rome, de poser des bombes dans celle de Paris, ainsi qu’au centre culturel américain. Elle avait prévu d’attaquer des navires américains et britanniques dans le détroit de Gibraltar, etc. Mais toutes ces tentatives ont été déjouées.
Les terroristes ne sont pas parvenus à leurs objectifs politiques et militaires. Quelles que soient l’ampleur, l’horreur et la couverture médiatique des attentats, perpétrés, ceux-ci n’ont pas réussi à déstabiliser les sociétés occidentales.
La poursuite des efforts américains
Depuis le 11 septembre 2001, les Américains ont déployé des efforts considérables pour endiguer la menace islamiste. Washington a défini un nouveau cadre juridique à son action afiin de donner un champ d’action plus large aux services de sécurité. La loi Uniting and Strenghtening America by Providing Appropriate Tools Required to Intercept and Obstruct Terrorism Act, connue sous l’acronyme « USA Patriot Act », a été votée par le Congrès américain le 25 octobre 2001. Cette loi de 132 pages donne tous les pouvoirs au législateur américain pour accéder à toutes les communications orales ou électroniques pouvant avoir un lien avec les intérêts des Etats-Unis, au sens très large du terme. Plusieurs fournisseurs d’accès à Internet ont indiqué avoir été invités à installer le système de surveillance Carnivore (également connu sous le nom de DSC 1000). Développé par le FBI, ce système permet de récupérer le contenu des courriers électroniques et d’autres données de connexion permettant de dresser le profil des utilisateurs. Au nom de la sécurité, les internautes seront maintenant surveillés de façon permanente. Les instances judiciaires auront plus de pouvoirs en matière de surveillance électronique et pourront infliger des condamnations plus lourdes pour certains crimes liés à l’informatique. Le Patriot Act permet aussi :
- de bloquer les comptes bancaires des suspects ;
- la mise sur écoute de tout appareil de communication utilisé par toute personne, « en rapport de près ou de loin avec un présumé terroriste » ;
- d’arrêter et retenir indéfiniment des étrangers soupçonnés d’être en relation avec des groupes terroristes ;
- d’assimiler tout acte de piratage informatique (au sens d’une intrusion non autorisée dans un système) à un acte terroriste.
En complément du Patriot Act, a été conçu le Total Information Awareness (TIA), programme visant à retracer littéralement la vie de toute personne susceptible de commettre des attentats, fondé sur la fusion de mégabases de données. Celles-ci doivent permettre de retrouver instantanément le dossier de tout individu susceptible d’être lié au terrorisme et de reconstituer ses faits et gestes : pulsations cardiaques, courriers électroniques, revues lues, déplacements, dépenses, etc. Le datamining massif, dans des corpus de données gigantesques, croisant entre elles des informations provenant de nombreuses bases de données est ainsi devenu une priorité de la communauté du renseignement américaine. Les Etats-Unis disposent d’une avance considérable dans le domaine du traitement des sources électroniques à des fins de renseignement. Leurs travaux portent notamment sur la modélisation d’énormes corpus documentaires ; la génération et la représentation de scénarios et d’hypothèses permettant la définition de stratégies ; l’organisation et la visualisation de données de masse, etc3. Washington a engagé 650 millions de dollars au profit des structures de sécurité intérieure pour leur permettre de développer de nouveaux outils pour la Homeland Security.
Toutefois, le projet TIA de contrôle mondial des flux d’informations électroniques a vécu lorsque le Congrès a refusé, fin septembre 2003, les fonds réclamés par le Pentagone. Il a été remplacé par le Novel Intelligence from Massive Datas (NIMD). Ce programme, moins pharaonique que le TIA, a déjà donné lieu çplus de 60 millions de dollars de contrats à une douzaine d’universités et d’entreprises de pointe américaines. Ces programmes sont d’une portée sans précédent et devraient permettre des avancées technologiques majeures dans le traitement des données. Cependant, leur mise en œuvre contreviendra à la protection des données personnelles et pourrait se voir opposer des limitations juridiques sévères.
La capacité de survie d’Al-Qaeda
Malgré les succès de la lutte entreprise, depuis septembre 2001, contre Ben Laden et son organisation, la dynamique terroriste impulsée par le Saoudien ne cesse de prendre de l’ampleur à travers le monde. Si sa cellule centrale de financement et de coordination semble avoir été durement touchée, ce n’est pas le cas des entités terroristes du second cercle qui, du Maroc aux Philippines, de la Turquie à l’Arabie saoudite, sont implantées localement, au cœur de la population, où elles peuvent opérer en sécurité. Ce sont elles qui poursuivent actuellement les attentats, car leur capacité d’action est intacte.
Comme on pouvait le craindre, le terrorisme a été également relancé par l’intervention américaine en Irak, laquelle a largement contribué à renforcer le ressentiment du monde arabe contre l’Occident. L’absence de maîtrise de la situation locale par les GI’s a transformé ce pays en une nouvelle terre de djihad et en une véritable poudrière.
En conséquence, Al-Qaeda est toujours active. L’organisation n’a plus de siège social depuis le septembre 2001, mais elle est solidement installée dans une soixantaine de pays. Les réseaux égyptiens, jordaniens et maghrebins ont été peu touchés et d’autres cellules non identifiées ont pris le relais. Plusieurs dirigeants de l’organisation sont passés entre les mailles du filet, notamment le Comorien Fazoul Abdoullah Mohamed – alias Haroun – qui a participé à toutes les opérations d’Al-Qaeda en Afrique de l’Est. Avec l’Egypto-kenyan Moustapha Mohamed Fadhil, ils ont tissé d’étroites relations avec les Somaliens d’Al-Itihad Al-Islamiya ainsi qu’avec les Yéménites de l’Armée islamique d’Aden. Le successeur de Khalid Cheikh Mohamed pourrait être Muhamad Ibrahim Makkawi – Saif Al-Adil – un ancien colonel de l’armée égyptienne. C’est lui qui aurait mis sur pied la branche militaire du Djihad islamique égyptien d’Al-Zawahiri. Ce serait l’un des cadres les plus expérimentés encore en liberté. Sous leur impulsion, la mouvance djihadiste prépare de nouvelles attaques, reconstitue ses réseaux sous une nouvelle forme, ouvre de nouveaux camps d’entraînement (Tchétchénie, Asie Centrale, etc.) et recrute de nouveaux combattants.
En Afghanistan, une partie d’Al-Qaeda et des Taliban se réorganisent sous la houlette d’Al-Zawahiri et commencent à rallier certains de ceux qui avaient changé de camp lors de l’offensive américaine. Il reste aujourd’hui dans ce pays et dans les zones tribales du Pakistan4 entre 10 000 et 30 000 combattants. Ces hommes se sont fondus dans la population avec leurs armes et peuvent passer à l’action à n’importe quel moment, n’attendant qu’un signal pour reprendre le combat et poursuivre le djihad. Ils ont reçu l’appui des chefs pachtounes des zones tribales, eux aussi convertis à l’islamisme radical et à l’antiaméricanisme. Certains d’entre eux ont déjà commencé à reprendre la lutte en Afghanistan, à harceler les troupes occidentales comme celles du régime de Kaboul, dans le sud et le centre de l’Afghanistan.
La mise en réseau des islamistes du monde entier, initiée en Afghanistan avec le soutien des Taliban, fonctionne aujourd’hui parfaitement . Les réseaux de la terreur prolifèrent et le danger est désormais planétaire. En Europe, la plus grande menace terroriste dans les cinq années à venir, viendra non d’Al-Qaeda mais de groupes sympathisants issus d’Afrique du Nord, comme l’ont illustré les attentats de Madrid.
Une lutte de longue haleine
Face à la prolifération tous azimuts du terrorisme, les services occidentaux ne peuvent agir aussi efficacement que contre le mouvement transnational de Ben Laden. La lutte se complique. Une grande partie des opérations repose désormais sur les polices et les services de sécurité locaux, dans des pays où les terroristes sont comme des « poissons dans l’eau » au sein de leur environnement. Leur efficacité et leurs moyens ne sont pas comparables aux organismes de renseignement occidentaux ; pire, certaines de ces structures sont infiltrées par Al-Qaeda.
Ne peut donc rien faire pour empêcher les attentats ? Les spécialistes savent qu’il existe un nombre infime de cas de figure contre lesquels il est impossible de se protéger, car la sécurité à 100% n’existe pas. Certes, des parades sont toujours possibles, mais la probabilité d’occurrence de certains événements est tellement faible qu’elle ne saurait justifier le coût qui caractérise les mesures de sécurité correspondantes. Les terroristes tirent avantage d’une asymétrie naturelle qui favorise leurs actions : les Etats qui cherchent à se prémunir d’une attaque doivent protéger la totalité de leurs points sensibles et l’ensemble de leur population, partout et en tout temps. Au contraire, les terroristes n’ont qu’à s’en prendre au point le plus vulnérable, au moment et en un lieu qu’ils choisissent, où on ne les attend pas. Les Etats-Unis ont fait l’amer apprentissage de cette règle avec les attentats de 1998 au Kenya et en Tanzanie. Leurs ambassades dans ces pays étaient, logiquement, peu défendues. Elles ont été la cible d’une action d‘Al-Qaeda que rien ne laissait prévoir. Forces de sécurité, unités militaires et services de renseignement doivent s’adapter à ce nouveau contexte et définir de nouvelles règles d’action. Les pays occidentaux disposent de peu de temps pour faire face au danger et doivent y consacrer tous les moyens disponibles, car rien n’est plus difficile que de lutter contre un mouvement qui n’a ni territoire, ni base arrière, qui fonctionne quasiment sans centre de commandement et qui est entièrement décentralisé.
La lutte contre le terrorisme doit nécessairement prendre des formes multiples. Le renforcement des mesures de protection apparaît indispensable mais ne résoudra pas à lui seul le problème. C’est en premier lieu par le renseignement – intérieur et extérieur – et la coopération internationale qu’il est possible de lutter efficacement contre ces mouvements, dans une guerre de l’ombre sans merci, nécessitant des approches nouvelles et des moyens importants en matière de renseignement humain et technique. Pour détruire un réseau comme celui de Ben Laden, il faut frapper simultanément plusieurs objectifs :
- ses circuits financiers, en bloquant ses comptes et ses mouvements de fonds5 ;
- ses sources de revenus, notamment les « plantations » de drogue qui servent au financement de son organisation (l’Afghanistan est redevenu un narco-Etat) ;
- les rares centres névralgiques de l’organisation : PC, camps d’entraînement, résidence des décideurs, etc.
- les Etats qui le soutiennent, si leur implication est avérée ;
- les quelques experts des opérations clandestines qui animent et structurent le mouvement ; ces spécialistes sont le maillon essentiel du dispositif. Très souvent, ils sont connus et les services occidentaux disposent de dossiers les concernant. Cela ne veut pas dire qu’ils soient faciles à localiser, à suivre et à attraper.
Une méthode de lutte efficace consiste à provoquer dissensions et suspicion dans ces mouvements paranoïaques, afin de provoquer leur autodestruction6. C’est ce qu’ont fait les Algériens contre les GIA ; mais cette décomposition est sanglante parce que les différentes factions – principalement les salafistes – tuent alors n’importe qui : femmes, enfants, vieillards. Il y a des dizaines de morts chaque semaine en Algérie. Il faudra également recourir plus souvent aux opérations spéciales de contre-terrorisme et aux actions clandestines violentes pour combattre les terroristes. D’ores et déjà, aux Etats-Unis, le décret-loi qui avait interdit les assassinats à la CIA a été abrogé : il n’est plus de mise dans cette guerre. Le Secret Intelligence Service a recréé un service Action comparable à celui de la DGSE ou de la CIA, alors que, par tradition, les Britanniques n’avaient recours à l’action clandestine violente qu’en temps de guerre.
Ces réflexions peuvent paraître choquantes. Mais n’oublions pas que nous luttons contre un adversaire qui n’aspire qu’à notre perte. Les terroristes transgressent notre droit et tirent parti de la tolérance de nos démocraties. Il convient donc de se poser la question du respect intégriste du droit : celui-ci ne doit pas provoquer la disparition de nos sociétés. Sans doute faut-il accepter parfois d’agir hors de nos lois pour lutter contre ce phénomène. Mais les actes par lesquels nous ne respectons ni la lettre, ni l’esprit de notre droit, ne peuvent être que des exceptions, ponctuelles, ciblées, maîtrisées et il importe de les limiter au maximum.
Enfin, la lutte contre le terrorisme ne doit pas être seulement policière et militaire : il faut faire appel à la vigilance des citoyens. Leur mobilisation, leur éducation à la protection civile sont des compléments indispensables pour lutter efficacement contre les risques. Il faudra parallèlement traiter le mal terroriste à sa racine et régler les frustrations des masses arabes : notamment par une action politique et économique en profondeur et par un règlement équitable de la question israélo-palestinienne.
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Malgré les très importants moyens engagés contre le terrorisme et les succès réels obtenus depuis quatre ans, celui-ci continue de prospérer. Il nous faut prendre conscience que nous sommes engagés dans une lutte de longue durée. Il suffit de considérer la situation en Irlande du Nord (où l’IRA et les Britanniques s’affrontent depuis 1920) et en Palestine (ou Arabes et Juifs s’opposent depuis les années 1930) pour saisir la complexité de la lutte antiterroriste. En effet, dans ces deux conflits, les effectifs terroristes n’excèdent pas quelques centaines – voire quelques, milliers – d’hommes, dotés d’armements conventionnels, sur un théâtre plus ou moins limité. Al-Qaeda nous lance un tout autre défi, à l’échelle du globe et avec la possibilité d’emploi d’armes de destruction massive.
Aucune recette miracle n’existe, d’autant qu’Al-Qaeda a atteint un tel degré de maturité que l’organisation peut aisément s’affranchir du décès de son fondateur ou de tout autre homme-clé. Désormais, l’arrestation ou l’élimination de ben Laden ne changera rien à la lutte anti-occidentale qui s’est engagée. Ce grand pyromane de la terreur, a allumé tellement de foyers qu’il peut disparaître l’esprit en paix, car le monde s’est déjà embrasé. Surtout, il n’y a rien à négocier avec Al-Qaeda, organisation mue par une hostilité fondamentale envers l’Occident chrétien, démocrate et développé. C’est un combat à mort qui est lancé ; il ne peut déboucher que sur la destruction totale de l’ennemi. En attendant, nous sommes condamnés à l’incandescence par les fous d’Allah
- 1Bob Woodward, Bush s’en va-t-en guerre, Denoël, 2003, p. 165.
- 2Lors de son départ d’Afghanistan, Al-Qaeda avait implanté son commandement des opérations extérieures au Pakistan, dans la mégapole portuaire de Karachi. Il regroupait une dizaine de cadres aguerris et aurait été longtemps dirigé par le Koweitien Kalid Cheikh Mohamed, assisté des deux Saoudiens Abd el-Rahim Mohamed al-Nashir et de Khaled Muhammad Saleh Bin Rachid al-Attash.
- 3Intelligence on Line, n° 461, 3 octobre 2003, p. 1
- 4Les zones tribales du Pakistan sont très soigneusement contrôlés par Al-Qaeda et ses partisans. L’armée pakistanaise n’y pénètre que peu. Chaque jour on retrouve sur les bords de routes des corps inertes, souvent mutilés, d’individus soupçonnés d’être des espions à la solde de l’ISI ou des Américains.
- 5Si le blocage des fonds de Ben Laden a porté ses fruits dans la lutte contre Al-Qaeda, les entités terroristes implantées dans le Tiers-Monde n’ont pas besoin de sommes d’argent importantes pour organiser des attentats-suicides. La surveillance des flux financiers du terrorisme n’est plus une condition suffisante.
- 6Le SDECE fut expert en la matière. Son intoxication du FLN durant la guerre d’Algérie (appelée « bleuïte ») provoqua des purges sanglantes au sein de ce mouvement.