Principes de base de recherche d’informations sur internet
Lionel CAMMARATA
L’expansion inexorable du web constitue pour les internautes en général, et les veilleurs en particulier, une source formidable d’informations dans laquelle puiser. Si cette richesse informationnelle émeut et excite la curiosité, cette libido webophile disparaît souvent dès les premières minutes de recherche d’informations. Réponses non pertinentes, sources inappropriées, nombre trop élevé de réponses ; on s’aperçoit alors très rapidement que disposer d’une telle puissance requiert un minimum de compétences. Une recherche qui se veut professionnelle sur internet ne s’improvise pas. Elle exige de suivre scrupuleusement les différentes étapes constitutives du processus de recherche d’information, et de maîtriser les techniques d’interrogation de moteurs de recherche tels que Google.
Si vous en avez assez d’utiliser Google avec un ou deux mots-clés, et que vous souhaitez passer moins de temps à rechercher l’information pour conserver ce temps précieux à d’autres tâches, alors les pages suivantes sont pour vous.
LES DIFFERENTES ETAPES DU PROCESSUS DE RECHERCHE D’INFORMATIONS SUR INTERNET
Quel que soit le moteur de recherche utilisé sur internet, il est conseillé de suivre le processus de recherche suivant pour effectuer des recherches ciblées et efficaces.
Six étapes composent le processus de recherche d’informations :
- la définition de son sujet de recherche
- la construction éventuelle de plusieurs questions dont les résultats obtenus devront permettre de répondre à son sujet de recherche
- la définition du type de sources d’informations dans lesquelles effectuer sa recherche
- la sélection des moteurs de recherche spécifiques à chacun des types de sources d’information choisies
- la traduction des questions en équations de recherche
- l’affinage des équations de recherche en fonction du nombre de réponses trouvées et de leur pertinence.
1 – LA DEFINITION DU SUJET DE RECHERCHE
La première étape, préalable à toute collecte d’information, consiste pour le professionnel de la recherche à définir son sujet de recherche.
Exemples de sujets de recherche
Sujet n°1 : « Quel est le classement des microprocesseurs les plus puissants commercialisés actuellement sur le marché informatique »
Sujet n°2 : « Quel est le PDG du constructeur automobile le plus rentable en Europe de l’Ouest ? »
2 – LA CONSTRUCTION DE QUESTIONS SUSCEPTIBLES DE REPONDRE A SON SUJET DE RECHERCHE
Le thème de recherche défini, l’étape suivante consiste à se poser la/les questions permettant de trouver la réponse à son interrogation initiale.
Deux situations peuvent se présenter :
– On suppose/sait qu’une réponse à son sujet de recherche existe sur internet, soit par la simplicité de la question, soit parce que le sujet fait l’objet d’une abondante littérature sur le web. Le sujet de recherche constitue alors la seule question nécessaire à se poser.
Le sujet n°1 entre clairement dans cette catégorie. L’informatique étant un des domaines les plus traités sur internet, et les comparaisons un mode d’analyse répandu, il est fort à parier que plusieurs comparatifs aient été déjà réalisés et répondent ainsi à notre questionnement.
– On estime/sait qu’il n’y a pas de réponse directe à son sujet de recherche. Il est alors nécessaire de décomposer son interrogation en plusieurs questions que l’on va devoir construire, et dont il faudra espérer que des réponses existent sur internet. L’analyse et la synthèse de ces réponses devront permettre de répondre au sujet de recherche initial. Le sujet n°2 est illustratif de ce type de situation. Il est en effet peu probable de trouver directement la réponse au sujet, sans avoir au préalable répondu à plusieurs sous-questions :
quels sont les constructeurs automobiles présents en Europe ?
quelles sont leurs rentabilités respectives ?
quels sont leur PDG ?
Ce n’est que lorsque les réponses à ces trois questions seront trouvées que la synthèse des informations permettra de solutionner le problème posé initialement.
3 – LA DEFINITION DU TYPE DE SOURCES D’INFORMATIONS DANS LESQUELLES CHERCHER
La/les questions définies, il convient ensuite de sélectionner le(s) type(s) de source d’informations le(s) plus adéquat(s) pour répondre aux questions.
Ainsi, pour répondre au sujet de recherche n°1, le netchercheur tendra à lancer sa recherche en priorité sur des sites d’actualité informatique, plutôt que sur des sites web d’entreprises informatiques.
Plusieurs types de sources d’informations existent sur le web. En voici les plus représentatives. Cette liste n’est en aucune façon exhaustive.
– Les sites web :
Ils constituent l’ossature du web. Variés par le type d’organisation qui les utilisent –entreprises, institutions publiques, ONG, associations, etc -, leur origine géographique, ou leurs buts – commerciaux ou sans but lucratif,… -, etc ; ils constituent une source d’information incontournable.
– Les blogs :
Représentant une part croissante du web, ils ont beaucoup évolué ces dernières années. De journaux intimes tenus par des particuliers pour leur grande majorité, une part non négligeable des blogs est désormais constituée de professionnels communiquant au travers de ce media leurs compétences métiers, ou leur connaissance et analyse d’un ou plusieurs secteurs d’activité pour ne citer que quelques exemples. Cette professionnalisation des blogs en fait aujourd’hui une source d’information à ne pas – plus – négliger pour le veilleur.
– Les listes de diffusion et forums de discussion :
Bien que les forums de discussion furent parmi les premiers outils utilisés par les pionniers de l’internet, l’utilisation de ces deux types de sources d’informations est encore assez peu répandue chez les néophytes du web. Utilisées à des fins privées et/ou professionnelles, les listes de diffusion et forums de discussion permettent à toute personne intéressée par une thématique, de poser des questions pour obtenir des réponses de la part d’autres internautes intéressés par le même thème ; ou, dans une approche plus passive, de consulter et de suivre les échanges entre les internautes sur une ou plusieurs thématiques.
– Les sites d’actualité :
Appartenant souvent à des médias audiovisuels et/ou presse, ils diffusent généralement sur leur site l’actualité récente déjà publiée dans leurs autres médias.
– Les sites de diffusion de sons, d’images et de vidéos
4 – LA SELECTION DES MOTEURS DE RECHERCHE
Après sélection du/des type(s) de sources d’informations à consulter pour chacune des questions de sa recherche, l’étape suivante consiste à identifier et sélectionner les moteurs de recherche les plus pertinents à utiliser pour mener à bien son travail de collecte.
Généralement, plusieurs moteurs de recherche permettent de rechercher de l’information dans chacun des types de sources indiquées dans le paragraphe précédent.
– les sites web
Google, Yahoo, MSN ou encore Exalead constituent probablement les meilleurs moteurs de recherche de sites web aujourd’hui. Par leur puissance et leur rapidité d’indexation d’une part, et les fonctions évoluées de recherche d’autre part, ils constituent des outils incontournables pour la recherche dans ce type de sources.
Exalead : www.exalead.fr
Google : www.google.fr
Live (MSN) : http://www.live.com
Yahoo : www.yahoo.fr
– les blogs
A l’image des sites web, la profusion des blogs a suscité le développement de nombreux moteurs de recherche sur ce type de sources.
Les moteurs de recherche de blogs les plus populaires sont à chercher parmi les moteurs généralistes tels que Google, mais également les moteurs spécialisés sur la recherche de blogs, moins connus mais très efficaces tels que Technorati ou encore Feedster.
Feedster : www.feedster.com
Google blog: http://blogsearch.google.fr/
Technorati : www.technorati.com
– les forums de discussion/listes de diffusion
Google pour les premiers et Yahoo pour les seconds constituent les deux moteurs de recherche incontournables de ce type de source.
Google groupes : http://groups.google.fr/
Yahoo : http://fr.groups.yahoo.com/
– les sites d’actualités
Ces moteurs agrègent les contenus issus de plusieurs périodiques de chaque pays et les diffusent par thème en quasi temps réel. Qualité et fraîcheur de l’information, exhaustivité des thèmes abordés, sont au rendez-vous pour les plus performants.
Les principaux moteurs de recherche d’actualité sont eux aussi proposés par les trois grands acteurs de la recherche sur le web, soit Google, Yahoo et MSN.
Google : http://news.google.fr
Yahoo : http://fr.news.search.yahoo.com/
Live (MSN) : http://www.live.com/?&scope=news
– les images /vidéos
Rechercher des sons, des images et /ou des vidéos peut constituer une valeur ajoutée non négligeable en fonction du sujet de recherche à traiter.
Ici encore, les grands acteurs mondiaux de la recherche sur le web que sont Google, Yahoo ou MSN règnent en maître sur ce type de recherche.
Google : http://images.google.fr
Yahoo : http://fr.images.search.yahoo.com/
Live (MSN) : http://www.live.com/?&scope=images
5 – LA TRADUCTION DES QUESTIONS EN EQUATIONS DE RECHERCHE, OU LA MAITRISE DE LA RECHERCHE AVANCEE
Une fois les différents types de sources d’informations retenues et les moteurs de recherche adéquats sélectionnés, il est nécessaire de traduire ses questions de recherche en équations de recherche, c’est-à-dire en un langage compréhensible par les moteurs de recherche.
Pour ce faire, il est nécessaire de maîtriser l’utilisation de la recherche avancée de certains moteurs afin :
– de gagner en vitesse de recherche d’informations, et
– d’augmenter le nombre de réponses pertinentes reçues
Qu’est-ce que la recherche avancée ?
Proposée par la plupart des moteurs de recherche du marché, la recherche avancée offre aux internautes la possibilité de construire très simplement et rapidement des recherches très pointues, sans avoir à connaître la syntaxe du moteur de recherche.
Remarque :
– Les modes de recherche avancée des moteurs de recherche les plus importants étant quasiment identiques, nous avons arbitrairement choisi le moteur Google comme support à notre description et explication de son fonctionnement et de son utilité.
– Il existe des modes de recherche avancées spécifiques pour chaque moteur de recherche en fonction du type de source recherchée. Ainsi, Google propose des modes de recherche avancée spécifiques pour la recherche d’images, de blogs, ou encore de forums de discussion. Toutefois, nous n’aborderons ci-après que le mode de recherche avancée de sites web proposé par Google. La compréhension de son fonctionnement nous paraît en effet suffisante pour pouvoir facilement utiliser les autres modes de recherche avancée spécifiques aux autres types de sources.
Les options proposées par la recherche avancée de Google pour la recherche dans des sites web
Site du mode de recherche avancée de Google :
http://www.google.fr/advanced_search?hl=fr
a) L’utilisation des inclusions, exclusions de termes et des expressions
Il est possible de lancer une recherche en exigeant du moteur de recherche que :
– 2 ou plusieurs mots apparaissent obligatoirement dans les réponses
– un ou plusieurs mots apparaissent, mais que d’autres soient exclus des réponses
– seules des expressions exactes comprenant plusieurs mots soient recherchées.
– Le champ de recherche « Pages contenant tous les mots suivants »
L’utilisation de cette option de recherche permet au netchercheur d’effectuer une recherche incluant obligatoirement TOUS les termes indiqués dans la requête.
Exemple :
Si vous recherchez les pages web traitant des « territoires islamiques », il suffit simplement d’entrer ces deux termes dans le champ « Pages contenant tous les mots suivants » pour que Google se lance à la recherche des pages comprenant ces deux termes.
Remarques :
– Google va effectuer cette recherche et retourner comme réponses toutes les pages comprenant les 2 termes, qu’ils soient accolés l’un à l’autre, ou séparés. Ainsi, une page comprenant le terme territoires en son début, et islamiques à la fin, sera considérée comme valide car répondant à la requête entrée sur Google.
De même, une page comprenant l’expression « territoires islamiques » sera également retenue comme réponse valide.
– Google étend sa recherche à la racine des mots de la requête. Ainsi, Islam étant une racine du terme islamique, Google considèrera cette réponse comme valide.
– Enfin, Google effectue dans la mesure du possible sa recherche en prenant en compte le pluriel et le singulier des termes de la requête. C’est pourquoi les réponses comprennent les termes « territoire » et « islamique » au singulier et au pluriel.
Les réponses proposées par Google à cette requête sont les suivantes :
Google prend en compte le singulier et le pluriel des termes de la requête : ici, islamique au singulier est retenu
Les termes sont ici séparés, et Google rapporte un des termes racine de la requête : Islam
Les termes sont ici accolés
– Le champ de recherche « Pages contenant cette expression exacte »
L’utilisation de cette option de recherche indique à Google de rechercher l’expression telle que vous l’avez écrite. Ainsi, à la différence de la recherche précédente, Google n’inclura pas dans sa recherche :
– les racines des mots de la requête
– le singulier et le pluriel des termes de la requête
Seule l’expression exacte « territoires islamiques » sera recherchée.
L’intérêt de ce type de recherche est clair : limiter le nombre de réponses à une expression clairement définie. La différence du nombre de réponses retournées est d’ailleurs sans appel : de 1 460 000 réponses dans le premier cas, on ne dispose plus que de 482 réponses avec cette seconde modalité de recherche.
Très efficace, elle n’est réellement pertinente que dans des cas précis :
– le nombre de réponses est très important lorsque l’on utilise l’option « tous les mots suivants »
– on sait clairement quelle utilisation du singulier ou du pluriel est la plus pertinente
– Le champ de recherche « Pages contenant au moins un des mots suivants »
Cette option de recherche indique à Google de rechercher et de valider comme réponse toutes les pages comprenant :
– tous les termes de la requête, ou
– au moins un des termes
Ainsi, la requête « territoires islamiques » indiquera à Google de rechercher les pages comprenant :
– les termes territoires islamiques accolés
– les termes territoires ET islamiques séparés
– un des termes territoires OU islamiques
Il va sans dire que ce type de recherche élargit considérablement le nombre de réponses à votre requête, et risque bien souvent de noyer le netchercheur à cause d’un nombre de résultats élevé, ainsi que des réponses ne correspondant pas exactement à ses attentes.
Le résultat de cette requête confirme d’ailleurs cette crainte. Avec 16 800 000 résultats, on peut facilement imaginer que le netchercheur aura vite fait de choisir une des deux options de recherche précédentes.
Est-ce pour autant une option de recherche à proscrire ?
Non, cette possibilité offerte par Google peut dans certaines situations s’avérer pertinente lorsque :
– plusieurs orthographes existent pour un terme ou un nom propre
Exemple : l’orthographe du nom propre POUTINE, qui diffère selon qu’il est écrit en français – POUTINE – ou en anglais – PUTIN –
– vous effectuez une recherche sur une thématique centrale à laquelle vous souhaitez rattacher indifféremment une ou plusieurs sous-thématiques
Exemple : vous recherchez des sites traitant des mafias italiennes ou russes. En combinant l’option de recherche « tous les mots suivants » dans laquelle vous entrerez le terme « mafias », et dans l’option de recherche « au moins un des mots suivants » les termes « italiennes » et « russes », vous répondrez à votre requête.
Le résultat obtenu est alors le suivant :
On remarque bien dans les résultats la présence de réponses traitant des mafias italiennes ou russes.
– Le champ de recherche « Page contenant aucun des mots suivants »
Cette option de recherche ne s’emploie pas seule, mais combinée avec une des 3 options de recherche précédente. Elle permet de créer une contrainte en INTERDISANT à Google de valider des réponses comprenant un ou plusieurs termes.
Exemple :
Vous pouvez souhaiter lancer une requête sur la « criminalité économique », tout en excluant que le terme corruption soitretenu dans les réponses proposées par Google.
Une telle requête se traduirait ainsi dans la recherche avancée de Google :
b) Le champ de recherche « langue »
Google vous permet de limiter votre requête à une langue en particulier.
Cette option est intéressante dans les deux cas suivants :
– le terme de votre requête est utilisée dans plusieurs langues, mais seuls les résultats d’une langue en particulier vous intéressent
Exemple : le terme « mafia » est identique à plusieurs langues. Afin de limiter les résultats aux réponses issues des sites rédigés en allemand, vous pouvez indiquer cela à Google en sélectionnant dans le menu déroulant la langue « allemand ».
Les résultats de la recherche font bien apparaître ci-dessous le terme de recherche « mafia », utilisé dans des sites rédigés en allemand.
– vous souhaitez savoir ce qui est écrit concernant un terme ou une expression dans des pages de sites écrits dans une langue étrangère aux termes de votre requête.
Exemple : il peut être intéressant de lire ce qui est écrit sur l’expression « intelligence economique » sur des sites germanophones. Pour ce faire, il suffit d’entrer l’expression « intelligence economique » dans l’option de recherche « pages contenant cette expression exacte », et de sélectionner la langue allemande.
Les réponses obtenues sont alors les suivantes :
Remarque :
Si cette technique paraît a priori séduisante, ses résultats ne le sont toutefois pas autant. En effet, on peut constater assez souvent des réponses inattendues car rédigées en français malgré notre exigence de réponses écrites en langue allemande. La réponse à ce problème s’explique par le fait que de plus en plus de sites web français sont traduits en plusieurs langues afin de bénéficier de l’audience la plus large. Ainsi, bien que Google réponde à notre requête en nous proposant des sites rédigés en allemand comprenant bien l’expression « intelligence economique », il n’en reste pas moins que ces sites sont pour beaucoup français à la base, et comprennent plusieurs traductions en différentes langues.
Cette option de recherche par les langues comprend donc une faiblesse, dont nous verrons plus tard comment l’atténuer.
c) Le champ de recherche « format de fichier »
Devant l’extension inexorable du web, il est souvent difficile de trouver sa page dans cette motte de sites web. Afin de diminuer le nombre de résultats sans trop perdre de pertinence, un moyen judicieux peut consister à limiter sa recherche à des documents au format particulier. Il est ainsi possible de contraindre Google à ne chercher des réponses que dans des documents Word, Excel, Powerpoint, Flash, PDF, etc.
Exemple :
Cette possibilité offerte est bien utile pour limiter sa recherche à des documents au format PDF, correspondant souvent à des rapports ou synthèses, soit des documents plus « formalisés et professionnels ».
La recherche suivante consistant à trouver des documents sur le « terrorisme islamiste » permet d’obtenir un nombre de réponses plus faible en limitant sa recherche à des documents au format PDF.
La requête sans limitation au format PDF renvoie 133 000 réponses.
Cette réponse limitée au format PDF, ne propose « que » 712 réponses, mais provenant de sites aussi prestigieux et sérieux que le CF2R, l’IFRI, ou le ministère français de la défense pour ne citer que quelques exemples.
d) Le champ de recherche « Emplacement »
Par défaut, Google recherche les termes de la requête qui lui est indiquée en différents endroits d’une page web :
- dans son titre
- dans le corps de la page
- dans l’adresse de la page
- et dans les liens de la page.
Dans le cas où le nombre de résultats est trop élevé, plusieurs options s’offrent au netchercheur :
– modifier son équation de recherche au risque toutefois de perdre en pertinence, ou de passer à côté de réponses intéressantes ;
– exiger de Google de limiter la recherche des termes de la requête au titre des pages web visitées. En procédant ainsi, le netchercheur est certain de gagner en pertinence, les sites indiqués en réponse traitant très exactement du sujet qui intéresse le netsurfeur. En contrepartie, le risque est d’occulter un grand nombre de pages web dont le contenu répond également à la requête, mais situé dans le corps de la page du site. Il y a donc un risque pris en procédant ainsi, dont on doit être conscient.
Exemple :
Une recherche portant sur le thème de l’ « intelligence économique » et du « renseignement » classiquement effectuée sur Google, génère 281 000 réponses.
Le recentrage de la recherche sur le titre de page diminue considérablement le nombre de réponses.
113 réponses seulement sont alors retournées par Google.
Les termes recherchés apparaissent bien dans le titre des pages retournées par Google
Si ce chiffre faible est intéressant dans l’absolu pour le netchercheur, qui pourra ainsi espérer passer peu de temps à sélectionner les pages intéressantes, il sera toutefois confronté au risque de passer à côté de nombreuses pages toutes aussi pertinentes, voire plus encore, parmi les 279 000 autres occultés par cette modification de la recherche. Un dur dilemme à résoudre.
e) Le champ de recherche « Domaines »
Un autre moyen de réduire le nombre de réponses et de gagner en pertinence peut consister à spécifier le domaine d’appartenance des sites web dans lesquels contraindre Google à effectuer ses recherches.
Un nom de domaine est constitué d’un nom qui identifie le site et son extension.
Pour exemple, le site www.google.fr comprend un nom : « google », et une extension, ici « .fr ».
Ces extensions peuvent être géographiques ou génériques.
Les extensions géographiques indiquent la région géographique d’un site. Un nom de domaine portant l’extension « .de » indique un site web allemand. Un nom de domaine se terminant en « .fr » un site français.
Les extensions génériques indiquent le type de site. Les extensions en « .com » indiquent qu’il s’agit d’un site commercial, celles en « .edu » qu’il s’agit d’universités américaines,…Il existe plusieurs dizaines d’extensions génériques.
En exigeant de Google de se concentrer uniquement sur une extension en particulier, il est donc possible de limiter l’étendue de sa recherche, et dans certains cas de gagner en pertinence.
Exemple :
Reprenons l’exemple concernant la limitation d’une recherche à une langue en particulier. Nous avions vu les limites de l’utilisation de la langue pour s’informer de la façon dont le concept d’« intelligence economique » était traité dans des pays germanophones.
Afin de rendre cette approche plus performante, une idée peut consister à ajouter à la sélection de la langue allemande, la limitation de la recherche aux sites allemands au moyen de l’extension « .de ».
En procédant ainsi, on obtient moins de résultats, mais surtout l’assurance d’obtenir des sites allemands et non pas de simples traductions de sites français en allemand.
Un autre exemple intéressant consiste par exemple à utiliser l’extension « .gov », réservée aux sites gouvernementaux américains. En ajoutant à sa requête cette extension, on oblige Google à effectuer sa recherche sur les sites gouvernementaux américains exclusivement.
Exemple :
Si je souhaite recueillir les pages des sites gouvernementaux américains où les termes « terrorism » et « Ben Laden » sont utilisés, il me suffit de rentrer ma requête de la façon suivante :
Cette page de résultats apporte des éléments intéressants concernant les sources d’informations utilisées.
Outre cette recherche sur les extensions, il est également possible d’effectuer des recherches au sein même d’un site web s’il ne dispose pas de moteur de recherche internet.
Ainsi, si je souhaite chercher des informations concernant les Etats-Unis dans les pages du site web gouvernemental cubain traitant du blocus dont le pays fait l’objet, il me suffit d’indiquer l’adresse du site web sans les « www. », et de préciser Etats-Unis, soit EEUU.
Site web sans les « www » du site cubain traitant du blocus
f) L’option « Similaires, recherche les pages similaires à cette page »
Cette option de recherche permet, comme son nom l’indique, de demander à Google d’identifier les sites web dont l’objet est a priori proche du site web que je lui indique.
L’intérêt consiste par exemple, dans le cadre d’une analyse de la concurrence, à identifier en un seul clic quelques uns des concurrents de la société qui m’intéresse.
Remarque :
L’objet de cette option de recherche sur Google ne correspond pas forcément à l’application que j’en propose. C’est pourquoi certains résultats sont quelques fois inexacts.
Exemple :
Si je souhaite trouver des sites dont l’objet est proche de celui du CF2R, il me suffit d’entrer l’URL du CF2R dans le champ adéquat.
Les réponses sont les suivantes. On remarque que presque 1 réponse sur 2 est exacte. Pour un service gratuit et simple à utiliser, c’est un outil très recommandable.
g) L’option « Liens ; Rechercher les pages liées à cette page »
Cette dernière fonctionnalité de la recherche avancée de Google permet d’identifier les pages de sites ayant placé des liens vers le site que je sélectionne.
L’utilité de cette fonctionnalité est d’identifier les sites qui me répertorient, et de vérifier, le cas échéant, si ces sites sont compatibles au travers de différents critères :
- le partage de valeurs
- l’activité du site
- les propos véhiculés
- l’image
- …
Exemple :
Si je souhaite savoir quelles pages de sites pointent un lien vers le site du CF2R, je n’ai qu’à indiquer dans le champ prévu à cet effet l’adresse du CF2R.
Les réponses obtenues indiquent que 13 pages de sites renvoient un lien vers le site du CF2R.
h) La combinaison des options de recherche, ou l’intérêt bien compris de l’utilisation de la recherche avancée de Google.
Pour des raisons pédagogiques, chacune des fonctions proposées par la recherche avancée de Google a été vue isolément. Bien qu’utiles prises individuellement, un des intérêts de la recherche avancée réside en réalité dans la combinaison possible de plusieurs de ces fonctions afin d’obtenir des réponses pertinentes le plus rapidement possible.
6 – L’AFFINAGE DES EQUATIONS DE RECHERCHE
Votre requête construite, les résultats de votre recherche vont vous permettre de savoir très rapidement, en fonction du nombre de résultats retournés par Google et de leur pertinence, si votre requête est efficace ou si vous devez la modifier.
CONCLUSION
Une recherche sur internet qui se veut professionnelle ne s’improvise pas. Elle doit respecter un processus précis et s’appuyer sur des compétences techniques d’interrogation pour être efficace. L’acquisition de telles compétences est accessible à tous, à condition d’y consacrer le temps nécessaire et d’en entretenir la pratique.