Suivi de l’activité aérienne occidentale à proximité des frontières russes
Alain CHARRET
Comme souvent, le suivi de l’activité aérienne dans un secteur en passe de devenir une zone de crise permet d’évaluer avec précision l’évolution de la situation. Ainsi, depuis que Washington accuse la Russie de vouloir envahir l’Ukraine, les appareils américains, ceux de sa plus fidèle alliée la Grande-Bretagne, mais aussi de la Suède et plus marginalement de la France, multiplient les vols de reconnaissance électronique à proximité des frontières russes et biélorusses, depuis l’enclave de Kaliningrad jusqu’à la mer Noire.
Et ce ballet aérien s’est significativement accéléré ces derniers jours. Ainsi rien que pour la journée du 18 janvier 2022 un RC135 de l’US Air Force et un avion de guerre électronique E-8C JSTARS (Joint Surveillance Target Attack Radar System) ont évolué dans l’est de l’Ukraine, alors qu’un RC135 de la Royal Air Force menait le même type de mission à proximité des côtes russes de la mer Noire.
De plus, un RC-12X Guardrail de l’US Army évoluait, quant à lui entre l’enclave de Kaliningrad et la frontière biélorusse. La Biélorussie est devenue elle aussi une cible prioritaire depuis que Washington accuse Moscou d’y avoir déployé des armes nucléaires.
Flightradar24 le 18-01-2022
Curieusement ces vols, devenus presque quotidiens ne sont pas – ou tout du moins très peu – évoqués par les médias occidentaux. Gageons que si la Russie se permettait de mener ce type de mission aux abords des côtes américaines, ou à ses frontières, que ce soit au Mexique ou au Canada, de telles actions seraient qualifiées de « provocations intolérables ».
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Il est non seulement possible, comme évoqué précédemment, de suivre les vols effectuant des missions de recueil de renseignements d’origine électromagnétique, mais également d’autres mouvements aériens non moins intéressants. Ainsi, toujours le 18 janvier, un C-17 de la Royal Air Force a effectué deux aller-retours entre la base aérienne de Brize Norton et Kiev.
Le 17 janvier Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, a déclaré devant le parlement que Londres avait pris la décision de fournir des « armes défensives » à Kiev. On peut donc raisonnablement penser que ces vols avaient pour d’acheminer ces « armes défensives » à Kiev…
ZZ178 le 18-01-2022 via Flightradar24