États-Unis – Russie : retour à la Guerre froide
Alain RODIER
Les Etats-Unis et la Russie ont acté en juillet le retour à une période pouvant s’apparenter à celle de la Guerre froide, même si l’Histoire ne se répète jamais vraiment. Cela est confirmé par Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance atlantique qui a déclaré début août sur CNN que les relations de l’OTAN avec la Russie n’ont « jamais été aussi difficiles » depuis la fin de la Guerre froide, suite à un tweet du président Donald Trump allant dans le même sens. Comme d’habitude, chaque camp a sa part de responsabilité dans cette ère de glaciation que l’on est en train de connaître.
De leur côté, les Etats-Unis traversent une période de paranoïa aiguë en matière d’espionnage et de trahison qui rappelle les plus belles heures du Maccarthysme (ou la « Peur rouge ») des années 1950. Les Démocrates qui ne parviennent pas à encaisser leur défaite à l’élection présidentielle de 2016 accusent l’équipe Trump d’avoir été aidée par les services secrets russes afin d’influencer les votes. Après sa victoire, ils sont allés encore plus loin le soupçonnant, lui et son entourage, de « haute trahison » au profit d’une puissance étrangère.
La décision de Moscou de réduire la représentation diplomatique américaine en Russie de 755 postes (sur 1 210) pour début septembre 2017 marque un pas important dans la crise qui s’intensifie entre les deux capitales. Cette mesure est la suite logique du durcissement progressif de l’attitude américaine qui, fin 2016, a désigné 35 diplomates russes en poste aux Etats-Unis persona non grata pour « ingérence dans le processus électoral », et du vote le 25 juillet 2017 par le Congrès (419 voix contre 3) de nouvelles sanctions contre Moscou – mais aussi contre l’Iran et la Corée du Nord. Ces mesures signées par le président Trump le 2 août sont théoriquement destinées à « punir » Moscou, non seulement pour son ingérence supposée – mais non prouvée juridiquement parlant – dans la campagne présidentielle américaine, mais aussi pour l’annexion de la Crimée ; pour son soutien aux séparatistes ukrainiens du Donbass et au régime de Bachar el-Assad ; pour sa politique « agressive » vis-à-vis des pays européens de l’OTAN ; et enfin pour avoir violé le traité de 1987 concernant les forces nucléaires à portée intermédiaires (de 500 à 5 000 kilomètres).
Le président Poutine avait dans un premier temps temporisé de manière à ne pas envenimer les choses, mais le vote du Congrès l’a convaincu que Trump ne semblait plus maîtriser la situation à Washington et qu’il lui fallait donc réagir. De plus, l’élection présidentielle russe de 2018 l’oblige à flatter son électorat en prenant des mesures spectaculaires, d’autant que la crise économique qui perdure et affecte la vie des Russes risque d’être encore accentuée par les sanctions américaines.
Lors de la dernière élection présidentielle de 2016, si les services russes ont pu être impliqués, leurs homologues américains ont aussi fait partie du jeu politique renforcés par le fait que, même au sein du camp républicain, beaucoup de responsables – dont le sénateur John McCain – ont vécu l’arrivée de Donald Trump au pouvoir comme un échec. Aujourd’hui, on ne peut qu’être étonné des nombreuses fuites qui viennent de la Maison Blanche – comme celles qui ont détaillé les conversations téléphoniques entre le président Trump et ses homologues mexicain et australien – et qui se retrouvent étalées dans la presse américaine. Dans d’autres pays, cela serait considéré comme une atteinte à la sécurité de l’Etat.
Mais la réalité est prosaïque : les neoconservateurs soutenus par le lobby militaro-industriel et la communauté du renseignement jaloux de leurs prérogatives, ont vu l’élection de Trump comme une menace directe pour leurs intérêts. Durant sa campagne, il n’a en effet cessé de prôner un désengagement militaire américain (ce qui amènerait in fine à une diminution des dépenses militaires) tout en critiquant durement les services de renseignement.
Aujourd’hui, Trump est rattrapé par les neoconservateurs qui influencent désormais sa politique étrangère, le menaçant même de déclencher une procédure d’impeachment s’il ne se plie pas à leur volonté. Pour cela, il faudrait uniquement qu’une partie des élus républicains rejoigne les démocrates. Une autre solution consiste à tenter de le pousser à la démission en lui rendant la vie impossible – ce qui est effectivement le cas actuellement avec en particulier la désignation d’un Grand jury qui pourrait le mettre en accusation -.
Poursuivant une politique va-t’en guerre, le département d’État et le Pentagone ont demandé l’autorisation de débloquer 500 millions de dollars pour aider les forces légalistes ukrainiennes. Il serait même question de leur livrer des missiles antichars ainsi que des systèmes de défense anti-aériens pour contrer les actions de la Russie. Cela va à l’encontre des accords de Minsk et de la politique précédemment menée par Barack Obama qui interdisait la livraison d’armes létales. La décision de la Maison-Blanche est attendue avec intérêt.
Washington s’acharne aussi sur Téhéran – grand allié de Moscou – décrétant de nouvelles sanctions pour ses essais de missiles balistiques. En réponse, l’Iran affirme que l’accord nucléaire signé en juillet 2015, dit « 5+1 » (les membres du Conseil de sécurité plus l’Allemagne) est rompu de fait par les Américains. Trump, vraisemblablement influencé par son Secrétaire à la Défense, James Mattis connu pour ses convictions très anti-russes et anti-iraniennes, tient un discours très vindicatif traitant l’Iran d’« autocratie théocratique (…)(d’) Etat qui parraine le terrorisme (…) en quête d’hégémonie régionale… ».
Dans la lutte sourde qui oppose l’Arabie saoudite à l’Iran, Trump se range résolument du côté de Riyad où le bouillant nouveau prince héritier Mohammed Ben Salmane affirme : « nous travaillerons à ce que la bataille se passe là bas, en Iran ». Il faut reconnaître qu’il est actuellement placé en mauvaise position au Yémen où son armée piétine devant les Houthis soutenus par Téhéran et qu’il a le plus grand mal à gérer une situation explosive qui prévaut dans l’est du royaume – notamment dans la ville d’Awamiya – où la population est majoritairement chiite.
25 ans de déstabilisation américaine de la Russie
Après la chute de l’URSS, l’ennemi principal et puissant avait disparu au grand dam des Etats-Unis. Les neoconservateurs ont profité des désordres qui ont suivi en Europe centrale et orientale pour étendre leur influence dans les anciens pays membres du Pacte de Varsovie, en utilisant des groupes d’influence comme la National Endowment for Democracy (NED) majoritairement financés par des fonds publics. Cela a été appelé le triomphe du Soft poweraméricain, certes appuyé quand c’était nécessaire par des actions clandestines et quelques bombardements bien sentis.
Même si ces groupes d’influence n’ont pas été à l’origine des révolutions arabes de 2011, ils les ont au minimum « accompagné » en espérant aider à l’installation de pouvoirs favorables à Washington sous couvert d’extension de la « démocratie », la nouvelle « religion » qui justifie bien les « croisades » modernes. Pour ce faire, ils se sont surtout appuyés sur l’organisation des Frères musulmans jugée comme fréquentable car acceptant de participer au sacro-saint processus des élections. Ils ont volontairement ignoré que le but ultime de ces derniers était aussi l’établissement du califat où règnera la charia. Seuls les moyens pour y parvenir diffèrent de ceux d’Al-Qaida et de Daech.
Globalement, l’action américaine a été couronnée de succès pour les neocons qui ont profité de la faiblesse de la Russie pour avancer leurs pions via l’extension de l’OTAN (le Monténégro est le dernier pays à avoir rejoint l’Alliance au début juin 2017) en grignotant progressivement les marches de ce qu’ils considéraient comme étant l’« empire russe ».
La plus grande intoxication menée par les Américains a concerné l’établissement d’un réseau de surveillance anti-missiles basé en centre-Europe pour éviter que les Etats-Unis ne soient un jour frappés par des missiles iraniens. En dehors du fait que ce pseudo réseau de surveillance ne protège pas l’Europe elle-même contre une menace potentielle iranienne, il semble évident que ce sont surtout les Russes qui, l’air de rien, sont visés.
Le discours anti-Russes est très présent au sein même de l’administration Trump dont le vice-président Mike Pence a déclaré le 2 août au Monténégro, lors d’un sommet des pays des Balkans : « la Russie continue d’essayer de redessiner les frontières internationales par la force et ici, dans les Balkans occidentales, la Russie s’est efforcée de déstabiliser la région minant vos démocraties et vous divisant vous isolant du reste de l’Europe».
Quant à l’Ukraine, il paraît clair que la NED a été engagée en soutien de la révolution de 2013, car le but de Washington était, si ce n’est de récupérer la base de Sébastopol en Crimée, d’au moins en faire chasser la marine russe. En 2017, la situation dans ce pays est toujours incertaine, en dehors de la Crimée qui a été récupérée par Moscou. Kiev et la Géorgie envisagent toujours une adhésion prochaine à l’OTAN.
Toutefois, la stratégie américaine est loin d’avoir été couronnée partout de succès. La désillusion de Washington a été grande au Proche-Orient où le chaos a remplacé les dictateurs qui ont été renversés. L’apparition de Daech – une branche ultra-radicale d’Al-Qaida « canal historique » qui a rompu avec la « maison mère » – a été une surprise pour les responsables politiques, mais pas pour les services de renseignement qui avaient soulevé la possibilité de l’apparition d’un « nouveau califat ». Une fois de plus, un rapport des services avait fini dans un tiroir ! Enfin, désillusion suprême, certains chefs d’Etat étrangers n’ont pas plié ou ont refusé de suivre la ligne de conduite prônée par Washington : Bachar el-Assad et le maréchal Sissi.
Surtout, l’« ours russe », qui a entre-temps retrouvé quelques forces, a fini par riposter à l’agressivité américaine en menant des contre-offensives particulièrement efficaces sur le terrain, notamment en Crimée et en Syrie. L’Ukraine, la Géorgie et la Biélorussie sont aujourd’hui des zones dans lesquelles Washington ne parvient plus à accroître son influence.
Sur tous ces théâtres, les forces russes et américaines (et de l’OTAN) se marquent « à la culotte » : manœuvres militaires à proximité des frontières en Europe centrale, patrouilles de reconnaissances aériennes et navales qui viennent frôler les espaces nationaux, essais de missiles balistiques et de défense antimissiles, démonstrations de puissance militaire comme lors des dernières parades navales russes en juillet… De telles manifestations se multiplient avec les risques d’incidents qui en découlent.
Enfin à Washington, la Commission en charge des finances relatives au budget de la Défense a décidé de « décourager toute agression russe que ce soit à l’extérieur de ses frontières ou dans le cyberespace » en allouant à l’horizon 2018 4,6 milliards de dollars pour l’Initiative de dissuasion européenne (European Deterrence Initiative) de défense censée protéger les frontières orientales de l’Europe d’une hypothétique agression russe. Cette politique est destinée à rassurer les pays Baltes et la Pologne qui se sentent menacés par leur grand voisin russe. Cela est du au fait que l’URSS a laissé un très mauvais souvenir dans ces pays pour son attitude durant la Seconde Guerre mondiale et pendant la Guerre froide, et qu’aujourd’hui, l’existence de fortes minorités russes et de l’enclave de Kaliningrad, située entre la Pologne et la Lituanie, pourraient servir de prétexte à Moscou pour mener des actions hostiles dans la région. C’est pour cette raison que plus d’un millier de militaires de l’OTAN sont stationnés en permanence dans ces pays depuis début 2017 et que des exercices conjoints y ont lieu régulièrement. Il est vrai que ce nombre de soldats est bien insuffisant pour résister à une offensive généralisée qui pourrait être déclenchée par la Russie mais, comme c’était le cas pour la garnison américano-britannico-française de Berlin durant la Guerre froide, cela donnerait le prétexte aux forces de l’Alliance pour répliquer. Ce serait alors le début de la Troisième guerre mondiale !
Le suivisme des élites européennes
Une grande partie des élites d’Europe occidentale qui, dans le passé, avait baigné dans une ambiance marxiste-léniniste – voire maoïste pour les plus radicaux – a effectué une « révolution culturelle » obligée, leur « modèle » soviétique s’étant effondré.
Ils ont été gagnés par une « Obamamania » qui les a fait glisser progressivement dans un atlantisme assumé. Si Obama lui-même n’était pas un neocon, son entourage, proche de cette mouvance, se chargeait d’orienter ses décisions. En fin de comptes, il a servi aux neoconservateurs de « façade» pour « vendre » leur idéologie à une Europe en manque de repères. C’est ainsi que les intellectuels qui occupent des positions éminentes et surtout, qui sont omniprésents dans les medias – le « cinquième pouvoir » qui aimerait bien grimper dans le classement -, suivent peu ou prou les orientations concoctées à Washington.
Seule ombre au tableau, les dernières sanctions décrétées à l’égard de la Russie et de l’Iran risquent de nuire gravement à l’économie européenne. Non seulement les Américains visent les approvisionnements en gaz de l’Europe occidentale, mais continuer d’opérer sur les marchés iraniens va désormais présenter un risque fort pour les acteurs du vieux continent ayant des filiales aux Etats-Unis. En effet les Etats-Unis pourront sanctionner ces mêmes entreprises pour « violation de sanctions » puisqu’ils ont étendu leurs propres règles au monde entier. Au passage, cela profite au protectionnisme imposé par l’économie américaine qui ne souhaite pas que sa concurrente européenne ne devienne trop prospère. Les dirigeants politiques concernés – en particulier allemands – commencent à s’en inquiéter sérieusement. Il faut dire que la personnalité du président Trump ne remporte pas auprès d’eux la même adhésion que son prédécesseur Obama.
L’action des services russes
Les services russes qui, avec Poutine ont retrouvé leur allant offensif, se sont « intéressés » à l’élection américaine, l’arrivée éventuelle au pouvoir d’Hillary Clinton étant considérée comme une menace par le Kremlin en raison de ses convictions neoconservatrices qui confinaient à un bellicisme inquiétant. Ils ne pouvaient ne pas être au courant car c’était habituel pour elle d’utiliser son téléphone personnel pour échanger des informations, fussent-elles confidentielles, ce qui peut au minimum être considéré comme une faute professionnelle grave. Il est logique que ses communications devaient être interceptées par à peu près tous les services dotés des moyens adéquats. Il est même possible que les Russes aient mené des opérations d’influence – le soft power si apprécié des Américains -, non pour amener Trump aux commandes, mais pour faire barrage au clan Clinton.
Le reproche qui est fait à la presse russe, en particulier à Russia Today et Sputnik, d’avoir « fait campagne » contre Mme Clinton est fondé. Ce sont des journaux d’opinion qui sont certainement influencés par le Kremlin comme Radio Free Europe l’était par la Maison Blanche lors des élections russes.
En fait, les services russes sont repartis à l’offensive partout où les intérêts de Moscou sont engagés. Vladimir Poutine sait d’expérience que le renseignement, la désinformation, la corruption et d’autres méthodes actives permettent d’obtenir des résultats tangibles à moindre coût.
Par exemple, ce sont eux qui ont mis à jour l’opération Timber Sicamore de la CIA qui a consisté à appuyer les rebelles syriens – toutes tendances confondues – en leur fournissant depuis 2011 armes et formation. En particulier, 15 000 missiles anti-chars Tow payés par Riyad se sont retrouvés dans les mains des opposants à Bachar el-Assad, Front al-Nosra – le bras armé d’Al-Qaida « canal historique » en Syrie – et Daech y compris, certes par des canaux indirects. Les rebelles semblaient en mesure de faire tomber le régime de Damas en 2015, jusqu’à ce que le président Poutine décide l’intervention directe de son aviation et, dans une moindre mesure, de sa marine, avec ses missiles mer-sol et son aviation embarquée. Conscient de l’échec de cette Covert Operation, Trump y a mis fin – au moins en partie, le Pentagone ayant son propre programme de soutien aux rebelles – en juillet 2017 !
Une situation de plus en plus incontrôlable
Le dernier rapport de prospective du National Intelligence Council (NIC) parle de « dynamiques » qui « exacerbent les tensions entre pays, élevant ainsi le risque de conflit entre États au cours des cinq prochaines années (…) l’affaiblissement de l’Europe, l’incertitude sur le rôle que joueront les États-Unis sur la scène internationale et la remise en question des conventions de maintien de la paix et de respect des droits humains représentent des opportunités pour la Chine et la Russie. Cette situation encouragera également les agresseurs non gouvernementaux et apportera un nouveau souffle aux rivalités régionales, par exemple entre Riyad et Téhéran, Islamabad et New Delhi ou encore sur la péninsule coréenne. » Le NIC fait logiquement référence – entre autres – à la rivalité qui existe entre Riyad et Téhéran et à la Corée du Nord. Dans le cas de ces deux derniers pays, ce sont leurs capacités à se doter de l’arme nucléaire – ce qui est déjà fait pour Pyongyang – et des vecteurs pouvant les transporter, qui inquiètent1.
En Syrie, un accord aurait été trouvé entre les Etats-Unis et la Russie pour établir un « cessez-le-feu » dans le sud-ouest du pays (régions de Soueida, Deraa et Qouneitra), au centre entre Homs et Hama, et au nord dans la province d’Idlib. Le dernier accord qui avait été conclu il y a presque un an avait duré cinq jours avant que des appareils de la coalition ne frappent « par erreur » des positions gouvernementales syriennes à proximité de Deir ez-Zor, faisant 84 morts et une centaine de blessés. Certains observateurs mal intentionnés avaient prétendu que le Pentagone avait délibérément saboté cette trêve pourtant décidée entre le président Obama et son homologue Vladimir Poutine2. Mais, tout n’est pas rose pour Moscou non plus qui a le plus grand mal à maîtriser le clan de Bachar el-Assad. Ce dernier affiche sa volonté de reprendre le contrôle de l’ensemble du pays alors que la Russie reste plus prudente connaissant la complexité de la situation régionale.
Par ailleurs, les tensions sont en train de monter un peu partout sur la planète et le monde semble attiré par une course en avant vers le précipice. Les risques de dérapages incontrôlables avec Moscou situent surtout en Ukraine, en mer Noire et en Syrie (où Américains, Russes et Iraniens sont parfois à portée de fusil). Des risques similaires avec Téhéran existent aussi en Syrie, mais également en mer d’Oman et dans les détroits d’Ormuz et de Bab el Mandeb. Enfin, le point le plus chaud oppose Washington à la Corée du Nord, mais la mer de Chine n’est pas exempte de possibles accrochages avec la marine chinoise.
Bien évidemment les Etats-Unis, qui restent la première puissance mondiale – économique et militaire -, ont un rôle crucial à jouer. Ils ont grandement contribué à sauver l’Europe à trois reprises lors des deux Guerres mondiales suivie de la Guerre froide, ils ont stoppé la volonté expansionniste des communistes coréens appuyés par la Chine, ils ont bloqué la progression du communisme en Amérique latine et avec beaucoup moins de succès en Extrême-Orient. Il est plus que temps qu’ils cessent de jouer la tragi-comédie interne et externe qui prévaut actuellement et qui semble altérer leur vision du monde extérieur. Ils pourront alors revenir sur le devant de la scène pour assumer les responsabilités qui sont les leurs en dialoguant avec les autres grandes puissances que sont la Russie, la Chine, l’Inde… La stratégie de la tension adoptée par les neoconservateurs ne peut mener qu’à la catastrophe.
- Toutefois, il faut rappeler que dans la doctrine stratégique américaine, rien n’interdit d’effectuer des frappes préventives mixtes nucléaires/classiques sur des objectifs militaires qui peuvent représenter à terme un danger pour les Etats-Unis. Il faut se souvenir qu’Hiroshima était avant tout un objectif militaire. ↩
- Si cela est vrai, c’est un élément de preuve qui laisse entendre que l’administration chargée de la défense et du renseignement aux Etats-Unis était quasi en situation de sédition vis-à-vis du pouvoir politique de la Maison Blanche. ↩