Al-Qaida : la nébuleuse gagne du terrain
Alain RODIER
Le 2 janvier 2014, l'Etat islamique d'Irak et du Levant (EIIL), mouvement affilié à Al-Qaida, s'est emparé de la ville de Falloujah, en Irak. L'attention générale se porte ainsi sur la guerre civile qui oppose le gouvernement chiite du Premier ministre Nouri al-Maliki aux forces sunnites se revendiquant majoritairement d'Al-Qaida. Auparavant, peu de médias rapportaient les attentats quasi journaliers en Irak, qui frappent principalement des chiites, causant des centaines de morts et de blessés par mois. Par contre, la prise de Falloujah, ville symbolique puisque objet d'une importante bataille qui a permis aux Américains d'en chasser les islamistes en 2007, commence à inquiéter sérieusement les autorités et les observateurs.
En effet, de nombreuses estimations avançaient que, depuis la mort de son fondateur Oussama Ben Laden, le 2 mai 2011, la nébuleuse djihadiste internationaliste ne représentait plus un réel danger, qu'elle avait été éparpillée, qu'elle était incapable de mener des attentats d'envergure en Occident, que son nouveau chef, le docteur Ayman Al-Zawahiri n'avait pas le charisme de son illustre prédécesseur, etc. A la lumière de ce qui se passe aujourd'hui, il semble bien que cette vision idyllique soit erronée. Le plus grave est que si les gouvernants partent d'une fausse hypothèse, leur réaction ne peut pas être appropriée.
En fait, si Al-Qaida n'est plus ce qu'elle a été dans les années 2000, sur le plan purement organisationnel, son extension géographique a été considérable depuis l'invasion de l'Afghanistan par les Américains lors de l'hiver 2002. Ce phénomène est en grande partie la résultante de sa capacité d'adaptation phénoménale, qui lui a permis d'exploiter la suite des printemps arabes et l'affaiblissement – voire l'effondrement – de la puissance régalienne de certains Etats. De plus, la crise sociale gravissime que traversent de nombreux pays du Moyen-Orient, pousse de nombreux jeunes à rejoindre le djihad. Pour eux le choix est simple : la misère ou le martyre pour la gloire.
Al-Qaida « central »
Bien que personne ne sache précisément où se trouve Ayman Al-Zawahiri et la Shura (le conseil consultatif, organe de commandement) d'Al-Qaida central, il semble que le centre nerveux de la nébuleuse soit toujours implanté dans les zones tribales pakistanaises, sous la protection des Taliban du TTP (Tehrik-e-Taliban Pakistan).
Il est vrai qu'Ayman Al-Zawahiri est différent de Ben Laden. Alors que ce dernier aurait pu être qualifié de « doux rêveur », ayant certes su insuffler ses croyances à des milliers d'activistes, Zawahiri, pour sa part, a toujours eu les pieds sur terre. C'est lui qui est le vrai architecte d'Al-Qaida depuis sa création, Ben Laden apportant de son côté l'inspiration et la justification de la lutte contre les « apostats » et les « mécréants ». C'est également lui qui, en qualité de « second », a dirigé les opérations et la logistique du mouvement. Enfin, depuis la mort de Ben Laden et son arrivée à la tête d'Al-Qaida[1], il a redonné un nouvel élan à la nébuleuse. En effet, il s'est montré beaucoup plus entreprenant et agressif que Ben Laden, redistribuant les cartes sur le terrain et sachant surtout tirer parti des printemps arabes[2] pour infiltrer ses adeptes au sein des mouvements islamistes déjà présents localement et reprendre à son compte de nombreux combats. Zawahiri, beaucoup plus que Ben Laden, a donné des ordres et des consignes allant jusqu'à tenir des conférences téléphoniques malgré les écoutes de la toute puissante NSA. Ses interventions via internet ont toujours été beaucoup plus nombreuses que celles de son maître. Des rumeurs prétendent même qu'une véritable conférence réunissant de nombreux représentants de différentes branches de la nébuleuse s'est tenue à Benghazi, en Libye, en septembre 2013.
Bien sûr, les liens hiérarchiques qui existent entre Al-Qaida central et ses mouvements affiliés étant très lâches – voir inexistants dans beaucoup de cas -, certains chefs locaux se sont affranchis des consignes données. Par contre, ils n'ont jamais rejeté complètement leur dépendance vis-à-vis d'Al-Qaida central, sachant que « l'estampille » de l'organisation est une plus-value importante. Commettre des actions au nom d'Al-Qaida est beaucoup plus gratifiant que de le faire pour d'autres causes, car cela a alors un impact médiatique nettement plus important[3]. Confrontés à des difficultés sur le terrain, différents responsables comme Mokhtar Belmokhtar, en disgrâce auprès de la direction d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), n'ont pas hésité à affirmer leur allégeance directe à Al-Qaida central. Une manière de se dédouaner en quelque sorte…
Dire qu'Al-Zawahiri n'a pas la même efficacité que son prédécesseur est donc un non-sens. Par contre, il est vraisemblable qu'il ne se cache pas au fond d'une grotte comme le prétend la légende. En effet, il a besoin de pouvoir communiquer avec ses « ouailles ». A de nombreuses reprises, les observateurs ont pu aussi constater qu'il se tenait informé des situations locales – y compris celles très éloignées des zones tribales pakistanaises – en temps réel. Le fond d'une grotte ne le permettrait certainement pas.
Sa première tâche a consisté à réorganiser la nébuleuse qui opère désormais sur plusieurs « terres de djihad » (ou « fronts »), dont certaines sont nouvelles. Par ailleurs, il a relancé l'offensive contre les chiites (les rafida) – et en conséquence contre l'Iran -,considérés comme l'ennemi principal des sunnites et donc d'Al-Qaida. Aux yeux d'Al-Zawahiri, les chiites sont coupables de trahison envers l'islam (ce sont des « apostats ») alors que les chrétiens et les juifs sont « uniquement » des « mécréants ». Pour eux, le salut est possible s'ils se convertissent.
Le front irako-syrien[4]
Si pour la communauté internationale, l'Irak et la Syrie sont deux Etats bien distincts, ce n'est pas la conception d'Al-Qaida central qui considère qu'il s'agit d'un seul et même front. Bien sûr, l'opposition qui est survenue entre l'émir de l'EIIL et Al-Zawahiri a mis en lumière une différence d'appréciation entre l'« état-major » et le « terrain », ce qui arrive fréquemment. Pour Al-Zawahiri, le mouvement officiel représentant Al-Qaida en Syrie est le Front Al-Nusra : l'EIIL doit donc se contenter de combattre en Irak – ce qu'il fait très bien – sans revendiquer ce rôle. Sur place, la réalité est différente. En fait, Al-Zawahiri possède plusieurs représentants infiltrés dans des mouvements qui ne sont pas officiellement affiliés à Al-Qaida. Cela lui permet de garder le contact avec l'ensemble des acteurs agissant dans la zone. D'autre part, le chef de l'EIIL dont les forces sont très actives en Irak, est lui-même installé en Syrie d'où il peut plus facilement coordonner l'action de ses troupes de part et d'autre de la frontière. Il a même lancé, début 2014, des actions terroristes contre les fiefs du Hezbollah au Liban, reprochant à ce mouvement chiite d'intervenir aux côtés du régime syrien.
Carte des implantations religieuses chiites, sunnites et kurdes sur le front irako-syrien
L'autre adversaire des groupes liés à Al-Qaida dans cette région sont les populations kurdes. Bien que majoritairement sunnites, les Kurdes, qui cultivent leurs propres spécificités[5], ont une pratique de l'islam fortement distincte du monde arabe ; en particulier, ils rejettent la charia. De plus, ils ont été imprégnés par le marxisme-léninisme, lequel s'accommode très mal de l'intégrisme religieux.
Les terres de djihad traditionnelles
Al-Qaida est présent, depuis sa création, sur un certain nombre de théâtres d'opérations. Le premier est le théâtre pakistano-afghan[6], l'organisation djihadiste considérant que les deux pays composent un front unique. Si au Pakistan, la situation semble relativement figée, l'opposition armée la plus active étant incarnée par le TTP et le Lashkar-e-Taiba (LeT), la situation en Afghanistan va irrémédiablement changer en 2014/2015 avec le départ prévu des forces américaines. C'est là où l'expérience irakienne et la prise de Falloujah interpellent. Certes, les Américains vont conserver des bases retranchées, mais ils ne disposeront plus de forces capables de jouer un rôle opérationnel d'importance. Leur mission sera essentiellement de continuer à renseigner et, éventuellement, de déclencher des frappes ponctuelles à l'aide de drones armés. La reconquête de l'Afghanistan par les Taliban afghans, appuyés par les forces internationalistes d'Al-Qaida, est donc à l'ordre du jour. Sachant que les Taliban (afghans et pakistanais) sont essentiellement des Pachtounes, il est aisé d'en déduire les zones qu'ils vont tenter de contrôler dans un premier temps (cf. carte).
Les zones pachtounes sont les futures terres de conquête des Taliban.
Ensuite, des guerres auront vraisemblablement lieu avec les autres ethnies implantées au nord du pays, en particulier contre les Tadjiks, les Hazaras, les Ouzbeks, etc. Ce n'est en fin de compte qu'un « retour à la case départ ». La question qui se pose : combien de temps cela va-t-il prendre aux Taliban et à leurs alliés d'Al-Qaida pour reprendre Kaboul, ville située en zone pachtoune ? Le régime abandonné par les Soviétiques en 1989 n'avait mis que deux ans pour tomber, et l'armée afghane était alors bien plus puissante et mieux équipée que celle d'aujourd'hui.
Les deux autres principaux théâtres sont : le Yémen, où opère Al-Qaida dans la péninsule Arabique[7] (AQPA) ; et la Somalie[8], où agissent les Shebab. Ces derniers ont connu quelques difficultés ces derniers mois face aux forces africaines. Aussi, ils recourent de plus en plus aux actions terroristes qui sont le mode d'action privilégié du faible au fort. Le problème est qu'ils ont tendance a « exporter » le conflit, en s'attaquant aux pays voisins et en particulier au Kenya.
Même si les medias n'en font pas souvent état, l'Extrême-Orient constitue une autre terre de djihad pour Al-Qaida. Le Jemaah Islamiyah (JI), en Indonésie, et le groupe Abou Sayyaf (ASG), aux Philippines, sont toujours actifs. Il est vrai que les distances et les différences culturelles font que ces mouvements jouissent d'une totale indépendance. Il n'empêche qu'ils font souvent référence à Al-Qaida comme étant leur inspirateur. Il faut ajouter à cela les troubles interconfessionnels survenant dans le sud de la Thaïlande pour prendre conscience de l'activité régionale des islamistes.
Le Sahel est le théâtre où les djihadistes sont en difficulté. En effet, Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et ses alliés (MUJAO, Ansar Dine, etc.) ont connu un sérieux revers en raison de l'intervention des forces françaises en 2013[9]. Les bandes islamiques se sont égayées dans la nature, fuyant vers d'autres pays – la Libye semble être leur terre d'accueil la plus favorable, car le pouvoir en place à Tripoli ne contrôle guère que la capitale – ou se faisant localement plus discrètes – Mali et Niger. Pour l'instant, les forces se reconstituent et n'ont pas intérêt à relancer la lutte tant que les conditions sont défavorables.
Le cas du Nigeria est un peu à part[10]. En effet, s'il semble prouvé que des activistes de Boko Haram ont bénéficié d'une entraînement au Sahel par leurs homologues d'AQMI, leur combat est actuellement plus nationaliste qu'internationaliste. Bien que la crainte d'extension de leur lutte à l'Afrique noire anglophone soit vive, rien n'est venu jusqu'à présent confirmer cette peur.
Enfin, le Caucase du Nord[11] fait reparler de lui en raison des attentats qui s'y sont récemment produits, sous l'impulsion de l'émir autoproclamé Dokou Oumarov. En fait, les troubles n'y ont jamais vraiment cessé. Ils ont seulement baissé en intensité et surtout, en visibilité. Le président Poutine sait pertinemment que, pour combattre le terrorisme, il convient d'éviter au maximum de lui faire de la publicité.
Les nouvelles terres de djihad
Depuis la Libye, AQMI et ses alliés ont trouvé une nouvelle terre de djihad en Tunisie. D'autres djihadistes du Maghreb, accompagnés de combattants libyens ont préféré rejoindre le Sinaï qui est très mal contrôlé par l'armée égyptienne[12]. Les accrochages y sont de plus en plus fréquents et violents. La situation risque d'y dégénérer dans un proche avenir. A noter que dans tous ces pays, plusieurs organisations ont pris le même nom, Ansar al-Sharia, qui serait un « faux nez » d'Al-Qaida.
Le Liban est également contaminé par la crise syrienne, mais l'ennemi numéro un d'Al-Qaida n'y est pas l'Etat hébreu mais le Hezbollah libanais. Toutefois, Israël a du souci à se faire car certains mouvements palestiniens ont été gagnés par la gangrène djihadiste[13].
Parallèlement, d'autres pays pourraient devenir dans un proche avenir des « terres de djihad ».
Au Maroc, il ne se passe pas un mois sans qu'une cellule terroriste ne soit démantelée. Mais il s'agit majoritairement de filières destinées à envoyer des Marocains combattre sous d'autres cieux, particulièrement en Syrie, davantage que de groupuscules voulant commettre des attentats localement, bien que la volonté de s'en prendre au régime soit clairement affichée,
Plus au sud, la Mauritanie, le Sénégal, le Burkina Faso et à l'est le Tchad pourraient faire l'objet d'attaques spectaculaires destinées à jeter le trouble dans ces pays jusqu'à présent relativement épargnées par le terrorisme islamique.
Quant à l'Algérie, la direction d'AQMI est toujours cantonnée à l'est d'Alger mais les forces de sécurité parviennent à juguler la menace qu'elle représente. Des attentats ne sont toutefois pas à exclure, surtout si le pouvoir venait à vaciller en cas de disparition du président Bouteflika.
Les actions terroristes contre l'Occident
Aujourd'hui, il ne semble pas que des actions terroristes d'envergure contre l'Occident soient à l'ordre du jour. Al-Qaida préfère pour l'instant consolider ses bases arrières (Pakistan, Afghanistan, Yémen, Syrie, Libye, etc.). Toutefois, la volonté est là : porter le fer et le feu dans les pays « impies » est un objectif important pour les dirigeants d'Al-Qaida. A court terme, les actions les plus probables sont celles qui pourraient être entreprises contre les intérêts occidentaux dans les zones d'action d'Al-Qaida, particulièrement sur le continent africain. La réalisation d'opérations terroristes à domicile par des « loups solitaires » ou des « groupuscules autonomes », c'est-à-dire n'entretenant pas de liens organiques avec Al-Qaida central, est tout de même possible. Le net est largement utilisé dans cette optique pour recruter de nouveaux adeptes via de la propagande et la mise à disposition des savoir-faire de base nécessaires à la réalisation d'attentats terroristes concoctés avec des moyens du bord.
Si l'on compare l'organisation Al-Qaida en 2001 à celle d'aujourd'hui, on ne peut qu'être frappé par l'extension du phénomène dans le monde. La lutte frontale initiée par Washington après les attentats du 11 septembre n'a pas débouché sur la victoire attendue (« the job is done » dixit Georges W Bush). Certes, les responsables de la première heure – à quelques exceptions notables comme celle d'Al-Zawahiri – ont été neutralisés. Mais une deuxième et une troisième génération d'activistes, qui vénèrent Oussama Ben Laden sans jamais l'avoir rencontré et souvent sans rien savoir de lui, se sont levées. Même si leurs pertes sont nombreuses sur les différentes terres de djihad, les survivants y acquièrent une grande expérience qui les rend de plus en plus redoutables.
Le problème du financement de l'organisation semble avoir réglé par différentes voies qui proviendraient du Proche-Orient, en particulier d'Arabie saoudite, le Qatar ayant été mis hors jeu par Riyad qui appréciait peu son soutien aux Frères musulmans. En effet, partout dans le monde arabe, les salafistes, soutenus par le régime wahhabite, sont en compétition avec les Frères musulmans.
Par ailleurs, Riyad fait une véritable fixation sur son ennemi de toujours : l'Iran chiite. A ses yeux, la meilleure manière de démanteler « l'arc chiite » est d'y entretenir les conflits locaux: Syrie, Irak, Liban. Mais l'Arabie saoudite en veut aussi beaucoup à la Russie qui soutient bec et ongles le régime du président Bachar el-Assad. Les attentats qui surviennent aujourd'hui au Caucase ne peuvent que réjouir le Royaume.
Toutefois, une contradiction existe dans cette logique saoudienne : la menace qu'Al-Qaida fait peser sur le régime est prise en compte par le pouvoir et combattue énergiquement dans le royaume et au Yémen voisin. Il s'agit là des subtilités de l'Orient où rien n'est jamais bien clair et surtout compréhensible pour des Occidentaux cartésiens.
- [1] Sa nomination a été un temps controversée mais l'hésitation a été de courte durée. Le fait d'avoir maintenu le contact avec la majorité des mouvements dépendant d'Al-Qaida y est certainement pour quelque chose.
- [2] Comme tout le monde, Al-Qaida a été surpris par les « printemps arabes ». L'organisation ne s'attendait pas à ces soulèvements populaires. Par contre, la nébuleuse terroriste a parfaitement su s'adapter à la nouvelle situation en récupérant une partie des déçus des « révolutions ».
Le but de tout acte terroriste est de faire connaître la cause défendue - [3] Cf. Note d'actualité n°337 de décembre 2013 :« Syrie, situation début 2014 » et Note d'actualité n°331 de novembre 2013 : « Syrie/Irak : la terre de djihad privilégiée d'Al-Qaida ».
- [4] Un Kurde n'est ni un Turc, ni un Perse, ni un Arabe.
- [5] Cf. Note d'actualité n°333 de novembre 2013 : « Pakistan : nouveaux responsables des Taliban ».
- [6] Cf. Note d'actualité n°321 d'août 2013 : « Que se passe-t-il au Yémen ? ».
- [7] Cf. Note d'actualité n°327 de septembre 2013 : « Kenya : attaque terroriste à Nairobi ».
- [8] Cf. Note d'actualité n°313 de juin 2013 : « Afrique du Nord : réorganisation d'AQMI ».
- [9] Cf. Note d'actualité n°303 de février 2013 : « Nigéria/Cameroun : la chasse aux Français est ouverte »
- [10] Cf. Note d'actualité n°339 de décembre 2013: « Russie : menace sur les Jeux olympiques d'hiver ».
- [11] Cf. Note d'actualité n°339 de décembre 2013: « Russie : menace sur les Jeux olympiques d'hiver ».
- [12] Cf. Note d'actualité n°323 d'août 2013 : « Où va l'Egypte ? »
- [13] Cf. Note d'actualité n°304 de mars 2013 : « Développement des mouvements palestiniens salafistes ».