Al-Qaeda s’attaque directement à Israël
Alain RODIER
Profitant de l'état de déstabilisation qui règne actuellement au Liban, à Gaza et en Cisjordanie, des informations font état de l'implantation d'activistes d'Al-Qaida dans ces régions. Le but est double : recruter de nouveaux militants parmi les populations désabusées et miséreuses et attaquer directement l'ennemi « sioniste » sur son propre sol. Les tentatives d'entrisme de la nébuleuse initiée par Oussama Ben Laden ne datent d'ailleurs pas d'hier, mais elles n'ont connu jusqu'à présent que des succès mitigés. Cela pourrait bien changer dans un proche avenir.
Oussama Ben Laden et les Palestiniens
Au milieu des années 1970, le jeune Oussama Ben Laden, qui suit des études au sein de l'université du roi Abdelaziz à Djeddah, a comme professeur en religion le Palestinien Abdullah Azzam. Ce dernier, dégoûté par la corruption ambiante au sein de la direction de l'OLP a quitté le mouvement pour se rapprocher des Frères musulmans. D'autre part, il juge que l'Islam ne retrouvera sa pureté qu'en combattant les infidèles. A partir de cette époque, Azzam devient le principal maître à penser d'Oussama Ben Laden qu'il convertit au salafisme jihadiste.
Les deux hommes se retrouvent au Pakistan au début des années 1980, alors que la lutte est engagée pour chasser les Soviétiques de ce pays qu'ils ont envahi en décembre 1979. Azzam a créé le Makhtab al Khidamat Al Mudjahidin (Bureau d'aide au Moudjahédines), principal réseau de recrutement pour les djihadistes internationalistes qui veulent combattre en Afghanistan.
Cependant, en 1988, Ben Laden rompt toute collaboration avec Azzam. Ce dernier trouve la mort avec deux de ses quatre fils, lors d'un attentat à la bombe le 24 novembre 1988. Les auteurs de cette opération n'ont jamais été identifiés, mais des présomptions laissent penser que les services secrets iraniens n'y sont pas étrangers. En effet, Azzam commençait à prendre trop d'influence dans le monde sunnite et pouvait représenter à terme, une menace pour l'Iran.
La suite est connue, Ben Laden crée le « Front mondial contre les Juifs et les Croisés ». Il cherche surtout à renverser les régimes qu'il juge « apostats », en premier leu, celui d'Arabie saoudite. Son second, le docteur Ayman Al-Zawahiri, de nationalité égyptienne, le pousse à également cibler le régime du Caire. En exil au Soudan de 1993 à 1996, Oussama Ben Laden étend son influence en direction des mouvements islamistes sunnites et soutient de nombreux combats au Yémen, en Somalie, en Algérie, en Extrême-Orient, etc. Les Palestiniens semblent alors rester à l'écart de ses préoccupations. Lors de son séjour soudanais, il décide également de s'en prendre directement au « grand Satan » : les Américains. Cette politique se traduit par les attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en 1998, puis par les attauqes terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Il n'est toujours pas question de soutenir les Palestiniens. L'invasion de l'Afghanistan puis de l'Irak par les forces américaines et leurs alliés changent la donne. Depuis son repaire situé dans le nord de la province du Waziristan, au Pakistan, Ben Laden commence à accorder une certaine attention à la situation dans les territoires occupés. Son but est plus psychologique qu'opérationnel car la cause palestinienne est porteuse. Cependant, les différents mouvements palestiniens continuent à refuser son aide car leur image de marque sur le plan international serait alors fortement mise à mal. La nouvelle situation amenée par l'arrivée au pouvoir au début 2006 du Hamas modifie encore davantage le contexte. Ben Laden considère la nouvelle situation lui offre certaines ouvertures pour étendre le djihad international.
Afin de pouvoir se rapprocher de la cible (Israël), il convient d'abord d'installer une infrastructure dans les pays voisins. En effet, les mesures de sécurité existant dans l'Etat hébreu interdisent toute implantation durable d'un groupe terroriste islamique. Les opérations ne peuvent donc être déclenchées que depuis l'extérieur. Un « coordinateur » d'origine syrienne aurait été désigné par Oussama Ben Laden pour s'occuper de la Jordanie, du Liban, des territoires occupés et d'Israël. Ce fait, s'il se révèle exact, est très intéressant car il prouverait que Moussab Al-Zarqaoui, pourtant Jordanien d'origine palestinienne et responsable jusqu'au début 2006 d'Al-Qaida pour l'Irak, aurait été pour le moment « mis sur la touche ». En 2002, Moussab Al-Zarqaoui avait tenté de rejoindre les territoires occupés. Les responsables de l'OLP, du Hamas et du Djihad islamique lui firent comprendre qu'il n'est pas le bienvenu. Son mouvement revint à la charge en 2005, via la Jordanie, déclenchant des opérations terroristes symboliques qui touchent le territoire israélien depuis ce pays.
La stratégie terroriste d'encerclement d'Israel
Liban
Lorsque Ben Laden était exilé au Soudan (1993-1996), il envoya des activistes d'Al-Qaida se former au maniement des explosifs au sein du Hezbollah libanais, à l'initiative des services secrets iraniens qui tenaient, grâce à cette coopération, à mieux connaître l'organisation de Ben Laden. Il n'en reste pas moins que les bases techniques de ce type d'action ont été acquises par des activistes d'Al-Qaida avec le soutien direct du Hezbollah. D'ailleurs, les relations de Téhéran et de la mouvance de Ben Laden ont toujours été plus qu'ambiguës.
Les mouvements luttant contre Israël au Sud-Liban, tous fortement aidés par les services iraniens et dans une moindre mesure aujourd'hui par les Syriens, ne semblent pas vouloir entendre parler d'une mainmise quelconque, voire même d'une simple coopération avec la nébuleuse d'Oussama Ben Laden. Ainsi, Ahmed Mohamed Hamed Ali – alias Abou Mohamed Al Masri ou Farouq Al Masri – le responsable du mouvement Esbat Al Ansar – une émanation d'Al-Qaida – est assassiné en mars 2003. Pour une fois, le Mossad1 n'est pas partie prenante dans cette exécution ciblée. Bien que cela ne soit pas prouvé, il semble que cet assassinat a été commandité par les services iraniens qui persistent à jouer la carte du Hezbollah. Curieusement, son chef, le Cheikh Nasrallah échappe, vers la même date, à une tentative d'assassinat qui, semble-t-il, n'est pas l'œuvre du Mossad.
Des arrestations ont lieu de temps en temps. Ainsi, début avril 2004, le Saoudien Ayman Samkari, soupçonné d'entretenir des liens avec l'organisation de Ben Laden, est interpellé au Sud-Liban. Plus récemment, le 11 mars 2006, quatre Libanais et quatre Palestiniens sont appréhendés à Beyrouth, Saïda et Majdal Anjar, en possession de nombreuses armes. Ils appartiendraient au mouvement Usbat Al-Ansar2 affilié à Al-Qaida. D'autres activistes de nationalité saoudienne, syrienne et palestinienne auraient été arrêtés peut auparavant. Il s'agit surtout de démontrer à la communauté internationale que le Liban participe à la lutte contre Al-Qaida, question d'honorabilité et de crédibilité. En effet, aux yeux de nombreux responsables politiques libanais si la lutte contre Israël est justifiée, ce n'est pas le cas du terrorisme international qui a fait trop de mal dans le pays jusqu'aux jours récents.
Le printemps 2005 a vu le départ forcé des militaires syriens à l'initiative conjointe de Washington et de Paris. Les élections organisées suite à l'assassinat de Rafiq Hariri ont ramené sur les bancs politiques des chefs historiques des années 1980. Le problème du Liban est désormais interne et le pays pourrait de nouveau basculer dans le chaos. La Syrie prouverait ainsi que sa présence était rendue nécessaire pour maintenir l'ordre et l'unité de ce petit Etat. Si des désordres importants survenaient, Al-Qaida pourrait en profiter pour s'infiltrer en dans le pays, mais ce n'est pas encore le cas.
Jordanie
Le 6 août 2005, l'Irakien Mohamad Hamid Hassan dit Abou Mokhtar et deux jeunes Syriens pénètrent en Jordanie par le poste frontière de Karameh en provenance d'Irak. A l'occasion, ils utilisent de faux passeports irakiens. Ce commando rejoint Mohammed Hassan Abdallah Al-Sehly, le père des deux jeunes activistes syriens qui vît habituellement à Amman. Sept roquettes de type Katioucha dissimulées dans de la ferraille d'origine militaire, ont été préalablement acheminée à Aqaba. Cette ferraille devait officiellement être exportée vers un pays tiers.
Les quatre hommes effectuent alors des reconnaissances dans le port d'Aqaba au cours desquelles ils repèrent deux navires de transport américains (l'USS Ashland et l'USS Kearsarge) qui y sont accostés. Une semaine plus tard, ils louent un entrepôt dans le port d'Aqaba en utilisant de fausses identités égyptiennes et irakiennes. Ils installent les sept roquettes qu'ils ont récupéré dans le hangar en les dotant d'un système de mise à feu à retardement. Les trois membres du commando provenant d'Irak repassent la frontière à l'aube du 19 août.
Heureusement, à 08 h 45, seules trois des sept roquettes fonctionnent correctement et manquent leurs cibles. La première s'écrase sur un entrepôt militaire tuant un soldat jordanien et en blessant un autre. La deuxième explose à proximité de l'hôpital d'Aqaba. La troisième atteint les environs de l'aéroport d'Eilat sur la côte israélienne. Les quatre roquettes n'ayant pas fonctionné sont retrouvées intactes le lendemain par les forces de sécurité jordaniennes. Le 22 août, Mohammed Hassan Abdallah Al-Sehly est interpellé alors qu'il a rejoint son domicile à Amman. Vraisemblablement, il pensait ne pas avoir été identifié. Le 23 août, Al-Qaida en Irak, le groupe d'Abou Moussab Al Zarqaoui, revendique l'opération en ces termes : « vos frères de la branche militaire de l'Organisation Al-Qaida en Mésopotamie ont planifié la conquête d'Aqaba depuis longtemps. Après avoir achevé les préparatifs et fixé les objectifs, ils ont tiré des missiles contre ces cibles, c'est à dire des navires des forces croisées américaines mouillant dans les ports d'Aqaba et d'Eilat ». Dans le même communiqué, le groupe promet également de « continuer à frapper les bases de l'infidélité et de l'apostasie ». Il semble que le chef opérationnel du commando est Mohamad Hamid Hassan et qu'il agissait sur ordres directs d'Al-Zarqaoui. Il a parfaitement ciblé son objectif, s'en prenant simultanément à Israël, aux Américains et aux Jordaniens. Seules des imperfections techniques survenues dans la mise en œuvre des armements employés, a empêché que cette opération n'ait pas eu plus d'impact sur l'opinion internationale, ce qui était sans aucun doute un des buts principaux poursuivi par Al-Zarqaoui. Il savait bien que ces roquettes n'avaient ni la précision ni la puissance nécessaire pour causer des dommages significatifs aux navires américains.
Par contre, l'attaque qu'il programme le 9 novembre 2005 contre des hôtels d'Amman lui attire l'ire de la population jordanienne qui ne comprend pas qu'il s'en soit pris aux musulmans (les principales victimes ont trouvé la mort lors d'un mariage). Il doit même s'expliquer dans un communiqué en prétendant que ses cibles étaient des services secrets israéliens et américains qui fréquentaient lesdits hôtels. Ce serait ce fait qui aurait poussé ben Laden, conseillé par son second, le docteur Al-Zawahiri, à diminuer le rôle joué par Zarqaoui dans la région.
Autre indice inquiétant, le 21 mars 2006, deux Palestiniens originaires de Cisjordanie ont été appréhendés pour avoir tenté de préparer des attentats à la bombe à Jérusalem, financés par Al-Qaida.
Egypte
L'Egypte est le pays par lequel les combattants internationalistes peuvent s'introduire aisément dans la bande de Gaza. Or, des indices troublants laissent penser que l'organisation de Ben Laden est présente dans le pays, notamment dans le Sinaï où ont eu lieu plusieurs attentats sanglants.
Le dernier en date est celui de Charm el-Cheikh, Le 23 juillet 2005, vers une 1 h 30 du matin, trois bombes explosent en l'espace de 15 minutes à Charm el-Cheikh, ville symbole de l'Egypte moderne. Haut lieu de tourisme international où se côtoient diverses nationalités, dont les Israéliens qui sont dispensés de visa pour s'y rendre, c'est également l'endroit où de nombreuses conférences internationales portant sur des sujets aussi sensibles que l'avenir de la Palestine3 ou de l'Irak se sont tenues. C'est aussi là que le Président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis plus de 24 ans, aime venir se détendre. Le choix de la date de ces attentats n'est pas innocent non plus : le 53e anniversaire de la révolution égyptienne de 1952 ! Ces actions causent la mort de 88 personnes dont des touristes étrangers et en blessent 200 autres.
A 01 h 25, une camionnette vraisemblablement garée (ou conduite) par deux terroristes, explose au niveau vieux marché à l'ouest de la ville tuant de nombreux Egyptiens attablés à des terrasses de cafés. Il est possible que cette explosion n'ait pas eu lieu à l'endroit et au moment prévu. A 01 h 30, une autre camionnette pénètre dans le jardin de l'hôtel Al-Ghazala dans le quartier de Naama Bay et explose à une quinzaine de mètres du hall d'entrée. Les trois kamikazes sont identifiés par la suite comme étant les Egyptiens : Mahmoud Mohamed Hammad, Mohamed Oudeh Saïd et Moussa Ghoneïm, tous originaires du Sinaï. Très peu de temps après, une troisième bombe est activée au niveau du parking de la rue Qabous près d'un centre commercial dépendant de l'hôtel Mowenpick, toujours dans le quartier de Naama Bay. Au total, ce sont quelques 500 kilos d'explosif qui ont été utilisés lors de ces opérations (environ 200 kilos pour les deux premières explosions et 100 pour la dernière).
Une des trois revendications émanant des "Brigades Abdullah Azzam de l'organisation Al-Qaida au pays du Levant et en Egypte" ressemble à un communiqué semblable effectué lors des attentats de Taba et de Noueiba (Sinaï) du 7 octobre 20044. Une deuxième émane du groupe Al-Tawhid Wal Jihad (Unité et guerre sainte) qui est connu pour avoir fait allégeance à Ben Laden. Le dernier communiqué provient d'un groupes inconnu jusqu'alors : les Moudjahédines d'Egypte.
Comme pour Taba, un mystère existe sur les commanditaires réels de ces opérations terroristes, mais de nombreux éléments laissent à penser que la nébuleuse de Ben Laden est impliquée, d'une manière ou d'une autre, dans ces actions. De plus, les enquêtes sont rendues difficiles dans la région accidentée et désertique du Sinaï qui est peuplée en grande partie de tribus bédouines qui ne se montrent pas coopératives avec le pouvoir du Caire. En effet, le gouvernement leur reproche, avec raison, de se livrer à de nombreux trafics (armes, drogue, êtres humains) et ces dernières tiennent à préserver leur liberté traditionnelle.
Néanmoins, quinze personnes sont activement recherchées. L'uned'entre elles, Mohammed Saleh Flayfil, le frère d'un kamikaze impliqué dans les attentats de Taba, est abattu le 1er août dans les montagnes, près de Suez. L'épouse de Saleh Flayfil est également tuée lors des échanges de tirs. A la mi-août, Hassan el-Arichi, un des responsables présumés de ces attentats, est appréhendé dans le nord du Sinaï. Le 28 septembre, Moussa Mohamed Salem Badran, originaire d'El-Arish, un suspect recherché par les forces de sécurité, est tué lors d'un échange de tirs avec la police sur le mont Halal, un pic de 1 800 mètres situé à proximité de la frontière israélienne. Yunis Mohamed Al-Alian, un des conducteurs du groupe, est appréhendé lors de la même opération. Le lendemain c'est au tour de Khalid Musaid Salem5 et de Tilib Murdi Soliman, l'artificier du groupe, d'être abattus dans la même zone. Selon les autorités, la majorité des suspects résiderait dans la région d'El-Arish, une ville côtière de la Méditerranée située à une quarantaine de kilomètres de la bande de Gaza. Surtout, la plupart des suspects sont d'origine palestinienne ou bédouine.
Palestine
En mai 2005, les Israéliens ont fait état de l'apparition d'un nouveau groupe qui dépendrait d'Al-Qaida au sud de la bande de Gaza. Jund Allah (les Brigades d'Allah) regrouperait des activistes radicaux qui auraient quitté le Hamas et le Djihad islamique palestinien car ils refusent toute idée de cessez-le-feu. Ils auraient commis leur première attaque à Rafah, à la mi-mai 2005. Al-Qaida aurait apporté son aide financière à ce nouveau mouvement. La création de ce nouveau mouvement n'est donc pas surprenante en soi, car des groupes extrémistes apparaissent toujours lors des périodes d'accalmie entre Israël et les Palestiniens. Ce qui l'est plus, c'est les liens qui l'uniraient à Al-Qaida qui, jusqu'à une période récente, n'avait jamais réussi à s'implanter dans la zone.
L'évacuation de la bande de Gaza par les forces israéliennes puis l'arrivée au pouvoir du Hamas, le 25 janvier 2006, ont changé la donne. Les désordres qui en découlent favorisent l'implantation d'activistes internationalistes pilotés par Al-Qaida. D'ailleurs, le nouveau gouvernement d'Ismail Haniyeh a clairement laissé entendre qu'il n'arrêterait personne qui effectuant des actes de « résistance »contre Israël. Said al-Siyam, le nouveau ministre de l'Intérieur n'a d'ailleurs donné aucune consigne aux policiers qui dépendent désormais de son autorité, sauf celle de se laisser pousser la barbe ! Le camp de Khan Yunis qui accueille quelques 270 000 réfugiés, constitue un objectif intéressant pour qui veut recruter des activistes. D'ailleurs, dix terroristes présumés ont été arrêtés dans la bande de Gaza fin mars 2006. Après s'être infiltrés depuis l'Egypte, ils se livraient à un intense trafic d'armes destinées aux camps de Khan Yunis et de Rafah, en vue de préparer des opérations terroristes contre Israël. Ces activistes sont de nationalités égyptienne, yéménite, soudanaise et palestinienne. Il est également possible que ces dihadistes aient eu pour but de s'en prendre aux représentations occidentales présentes à Gaza. Déjà, début mars 2005, le président Mahmoud Abbas avait déclaré : « nous avons des indications au sujet de la présence d'Al-Qaida à Gaza et en Cisjordanie […] C'est la première fois que j'évoque le sujet. Il s'agit d'un problème grave ».
Il semble qu'à l'heure actuelle, Al-Qaida ne soit pas en mesure de représenter une menace directe importante pour l'Etat d'Israël ; les Palestiniens et les Iraniens ont réfréné les ardeurs de ces activistes depuis des années. Par contre, il est tout à fait possible que la situation soit en train de changer, en raison du trouble créé par l'arrivée du Hamas au pouvoir. L'occasion est trop belle pour les internationalistes influencés par Oussama Ben Laden d'implanter des bases logistiques autour de l'Etat hébreu dans le but de s'en servir ensuite pour l'attaquer ensuite sur son propre sol. Les moyens en hommes et en armes ne manquent pas. L'actuelle « neutralité » du nouveau pouvoir palestinien est favorable à l'établissement de réseaux dépendant d'Al-Qaida. La suite va dépendre de la manière dont le Hamas va gérer cette ingérence et, plus encore, de ce que décidera Téhéran dans le bras de fer qui l'oppose actuellement au monde entier, en raison du développement de ses capacités nucléaires.
- 1Services secrets israéliens.
- 2Cette organisation serait surtout basée dans le camp de réfugiés d'Ein El-Hilweh à Sidon.
- 3Les accords de Charme el-Cheikh signés le 4 septembre 1999 entre l'OLP et Israël ont fait date.
- 4le 7 octobre 2004, les attaques à la voiture piégée contre l'hôtel Hilton et un camping de Ras Shitan (Sinaï) qui avaient causé la mort de 34 personnes dont dix Israéliens avaient fait fuir l'ensemble des touristes résidants dans la zone. Des suspects liés à ces attentats ont été abattus au début 2005 par les forces de sécurité : Mohamed Abd Al-Rahman Badawi, Mohamed Salah Fileefal et Hammad Guma'ah. Un des kamikazes est Suleiman Flayfil déjà cité. Les autorités suspectent Ayed Saed Saleh, un Palestinien d'être l'instigateur de ces opérations.
- 5A la fin mars 2006, Hisham Badawi, le procureur général égyptien déclare que Khalid Moussaid Salim était l'un des principaux responsables de la cellule ayant commis les attentats dans le Sinaï.